Home ActualitéManaf Tlass à Paris : Divisions sur son discours pour la Syrie future

Manaf Tlass à Paris : Divisions sur son discours pour la Syrie future

by Sara
Syrie, France, Turquie

Manaf Tlass a suscité un vif émoi après une conférence donnée samedi dernier à Paris, où il a exposé sa vision pour la Syrie post-conflit. Sa prise de parole, prononcée devant un public syrien à Sciences Po, a été largement relayée sur les réseaux sociaux et a déclenché débats et critiques contrastées.

Lors de cet événement, il a exprimé son soutien à une autorité de transition présidée par Ahmad Al‑Shara et a plaidé pour la création d’un conseil militaire capable « d’unifier les armes » afin de fonder un véritable « armée nationale » de nature laïque. Ces propositions ont été perçues différemment selon les observateurs et les internautes.

Le discours à Sciences Po

Manaf Tlass, ancien colonel de la garde républicaine ayant fait défection avant de s’exiler en Turquie puis en France, a détaillé sa conception de la phase transitoire syrienne. Il a appelé à soutenir les autorités de transition sous la direction d’Ahmad Al‑Shara et a souligné la nécessité d’un cadre militaire unifié pour rassembler les forces présentes sur le terrain.

Il a insisté sur le caractère « laïque » souhaité pour la future armée nationale, opposant ce modèle à une logique confessionnelle ou islamiste. Tlass a également affirmé qu’il ne nourrit aucune ambition présidentielle, affirmant que son objectif principal est l’unité de la Syrie.

Par ailleurs, son nom est associé à un héritage politique sensible : il est le fils du général Mustafa Tlass, ancien ministre de la Défense syrien, figure controversée du régime de Hafez al‑Assad. Informations de base disponibles : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2017/6/27/%D9%85%D8%B5%D8%B7%D9%81%D9%89-%D8%B7%D9%84%D8%A7%D8%B3-%D9%88%D8%B2%D9%8A%D8%B1-%D8%AF%D9%81%D8%A7%D8%B9-%D8%AD%D8%A7%D9%81%D8%B8-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B3%D8%AF

Réactions sur les réseaux sociaux

La diffusion d’extraits de la conférence et d’images a entraîné une vague de réactions en ligne. Les internautes ont alterné entre soutien, doute et ironie. Voici quelques tendances observées :

  • Des critiques accusent la conférence d’être une provocation organisée depuis la France et remettent en question l’aptitude intellectuelle et politique de Manaf Tlass, évoquant le passé de sa famille (voir contexte historique : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/19/%D8%A8%D8%B4%D8%A7%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B3%D8%AF).
  • Certains tweets ont pointé la contradiction entre les appels actuels à la responsabilisation et le silence de Tlass pendant une grande partie de la révolution syrienne. Exemples de publications relayées : https://twitter.com/aabnour/status/1967029661109453246?ref_src=twsrc%5Etfw et https://twitter.com/faresotaibi/status/1966976000321110036?ref_src=twsrc%5Etfw
  • D’autres utilisateurs ont évoqué les exécutions documentées signées par son père, invoquant la mémoire des victimes et demandant des comptes : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/10/20/%D8%AD%D8%A7%D9%81%D8%B8-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B3%D8%AF
  • Parmi les réactions plus mesurées, certains défendent le droit de Tlass à présenter sa vision politique et appellent au débat public plutôt qu’à l’invective : https://twitter.com/OmarEdlbi/status/1967240968362422310?ref_src=twsrc%5Etfw

Deux des messages partagés accompagnant la conférence (images incluses) ont circulé largement : https://t.co/5uC7WVdunT et https://t.co/T8zgGbvJ5O

Critiques et interrogations

Plusieurs critiques se sont concentrées sur la crédibilité politique et militaire de Manaf Tlass au sein de la société syrienne. Des commentateurs estiment qu’il ne dispose ni d’un ancrage solide dans la rue syrienne, ni d’un véritable capital auprès des forces militaires restées influentes.

Des voix lui reprochent également son passé relationnel avec les figures du régime déchu, notamment sa proximité antérieure avec Bachar et Maher al‑Assad, ce qui alimente les doutes sur la sincérité de sa rupture. Un commentaire résume ce scepticisme : « pas de crédit pour Manaf Tlass dans la rue civile ni militaire ». Voir la réaction : https://twitter.com/NemerGhname/status/1966967760287895955?ref_src=twsrc%5Etfw

Enfin, certains observateurs ont relevé des passages controversés liés à la question religieuse : Manaf Tlass évoquerait une préférence pour un Islam « ashʿarite » ou « soufi » en Syrie, position qui a surpris plus d’un internaute et relancé le débat sur la laïcité et les confessions dans l’avenir du pays.

Interprétations et enjeux

Les réactions à Paris et en ligne montrent la polarisation persistante autour des figures issues de l’ancien régime. Pour certains, l’intervention de Manaf Tlass représente une tentative de proposer une option militaire et laïque pour stabiliser la Syrie.

D’autres y voient une manœuvre hors du pays qui risque d’alimenter des divisions internes, en jouant sur les lignes de fracture religieuses et identitaires. Des voix mettent en garde contre toute stratégie susceptible de fracturer encore davantage le tissu social syrien.

En toile de fond, le débat souligne une réalité : toute transition politique suppose d’abord un large consensus national, qui reste aujourd’hui fragile après des années de conflit.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/9/15/%d8%b3%d9%88%d8%b1%d9%8a%d9%88%d9%86-%d9%8a%d8%b1%d8%af%d9%88%d9%86-%d8%b9%d9%84%d9%89-%d9%85%d8%a4%d8%aa%d9%85%d8%b1-%d8%b7%d9%84%d8%a7%d8%b3-%d8%a8%d8%a8%d8%a7%d8%b1%d9%8a%d8%b3

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