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Des manifestations sont prévues à travers toute la France ce samedi, à l’occasion de la journée internationale du 8 mars, dédiée aux droits des femmes. À Paris, le cortège partira à 14 heures de la place de la République pour rejoindre celle de la Nation. Les organisateurs s’engagent à « lutter contre la régression » des droits des femmes.
Les associations soulignent que l’« urgence » est de lutter contre la détérioration des droits des femmes. Des discours masculinistes se propagent sur les réseaux sociaux et au sein de la sphère politique, réduisant les femmes à des rôles traditionnels, comme ceux d’épouse et de mère. Anne Leclerc, membre du Collectif national pour les droits des femmes, a exprimé des craintes quant à une augmentation des discriminations au travail et aux restrictions concernant l’IVG.
Les inégalités salariales persistantes
Les manifestants protestent également contre les écarts de revenus entre hommes et femmes. En 2023, le salaire moyen des femmes dans le secteur privé reste inférieur de 22,2 % à celui des hommes, selon l’Insee. Bien que cette différence ait diminué d’un tiers depuis 1995, elle est en partie due à un volume de travail inférieur, souvent parce que les femmes se voient imposer des temps partiels.
Myriam Lebkiri, de la CGT, dénonce que les carrières des femmes sont souvent semées d’embûches. À temps de travail équivalent, l’écart salarial demeure de 14,2 % en faveur des hommes.
Une situation jugée « inchangée »
Selon un rapport de la Cour des comptes publié en janvier, il est nécessaire que le ministère du Travail s’engage davantage pour revaloriser les métiers dominés par des femmes. Les 63 % des répondants d’un récent sondage estiment que la situation des femmes en France est « inchangée » ou même « dégradée ».
Pour remédier à ces inégalités, le gouvernement a lancé un plan quinquennal en 2023, axé sur plusieurs thématiques, incluant la lutte contre les violences. Un soutien financier accru a été accordé à la ligne d’écoute 3919, qui a enregistré plus de 100 000 appels en 2024, une année qualifiée de « record ».
Une controverse autour du collectif Némésis
Un élément de controverse entoure la présence du collectif d’extrême droite Némésis, qui prévoit de rejoindre la manifestation parisienne. Ce groupe, qui se dit féministe, prône la fin de l’immigration de masse et l’application des obligations de quitter le territoire français. Les organisatrices de la manifestation rejettent leur présence, les qualifiant de « collectif identitaire, raciste et xénophobe ».
Marie Moreau, membre de l’organisation féministe Nous Toutes, a exprimé son indignation, affirmant que ce collectif stigmatise les migrants, les rendant responsables des violences sexistes et sexuelles.
Une audience disproportionnée par rapport à l’action
Némésis, qui a gagné en visibilité grâce aux réseaux sociaux, diffuse fréquemment des informations mettant l’accent sur la nationalité étrangère des suspects dans des affaires de violences sexuelles. Cependant, un rapport de 2022 montre que dans environ 60 % des cas, les victimes connaissent leur agresseur.
Le politologue Jean-Yves Camus souligne que ce mouvement identitaire s’oppose à la majorité des associations féministes, qui sont généralement de gauche. Il ne constate pas de progression significative du groupe, dont le noyau militant reste limité.