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Marin Le Pen face à la justice : vers un mort politique ?
La dirigeante de l’extrême droite française, Marin Le Pen, a réagi à la décision de la justice d’instaurer une inéligibilité politique immédiate à son encontre, dans le cadre d’une affaire de détournement de fonds impliquant le Parlement européen. Elle a déclaré que « ce qui est demandé, c’est ma mort politique ».
Les demandes du parquet
Le parquet français a requis, mercredi, une peine de cinq ans de prison, dont deux avec exécution immédiate, ainsi qu’une amende de 300 000 euros. Les procureurs estiment que Le Pen est « au cœur d’un système organisé » visant à utiliser les ressources financières du Parlement européen comme un « fonds » pour son parti, le Rassemblement National.
La défense et les prochaines étapes
La défense de Le Pen devrait présenter ses arguments ce lundi, avant que la cour d’assises ne rende son jugement au début de l’année 2025. Elle est accusée, avec près de 20 responsables de son parti, d’avoir créé des emplois fictifs pour siphonner des fonds du Parlement européen, tout en clamant son innocence.
Les répercussions politiques
Dans une interview diffusée vendredi soir sur la chaîne TF1, Le Pen a souligné que son avenir politique dépendrait de l’exécution de cette peine : « Je pense que c’était l’objectif depuis le début de cette procédure, lancée par les socialistes. » Elle a également exprimé son indignation, affirmant que « des millions de Français ressentent la même chose, même en dehors des clivages politiques ».
Réactions de la classe politique
De nombreux politiciens français, y compris l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, ont exprimé leurs réserves face à l’idée d’une inéligibilité immédiate. Le Rassemblement National a lancé, via la plateforme X, une pétition intitulée « Soutenez Marine ! Défendez la démocratie », dénonçant ce qu’ils qualifient d’ingérence manifeste dans la vie parlementaire.
Les accusations spécifiques
Marin Le Pen est accusée, tout comme d’anciens députés européens de son parti, d’avoir signé des « contrats fictifs » avec des assistants parlementaires qui, en réalité, travaillaient pour le parti entre 2004 et 2016. Le Parlement européen évalue le préjudice financier à 4,5 millions d’euros, mais ne demande que 3,4 millions en raison de paiements déjà effectués.
Possibilités de peine
La peine de cinq ans de prison requise par le parquet pourrait être partiellement suspendue, ce qui ne signifierait pas nécessairement que Le Pen serait emprisonnée en cas de condamnation. Cependant, une telle décision pourrait l’empêcher de se présenter à la présidence en 2027, la procureure ayant demandé que la sanction d’inéligibilité soit appliquée immédiatement en cas de condamnation, même en cas d’appel.