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Martinique : Faut-il supprimer l’octroi de mer pour réduire la vie chère ?

by Sara
France

En Martinique, la question de la vie chère soulève des tensions croissantes, exacerbées par des manifestations et des violences récentes. Alors que des manifestations ont eu lieu pour dénoncer la hausse des prix, le débat sur la suppression de l’octroi de mer, une taxe locale, s’intensifie.

Contexte des manifestations

Depuis le début de ces mobilisations, au moins trois personnes ont perdu la vie, des événements tragiques qui mettent en lumière un ras-le-bol général face à une vie de plus en plus chère. Selon une étude de l’Insee, parue en juillet 2023, les produits alimentaires en Martinique sont en moyenne 40 % plus chers qu’en France métropolitaine.

Le couvre-feu a été prolongé jusqu’au 21 octobre, alors que les autorités tentent de répondre aux revendications du collectif RPPRAC (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens), qui réclame un alignement des prix sur ceux de la France continentale. Malgré six tables rondes déjà organisées, aucune solution concrète n’a été proposée jusqu’à présent.

Qu’est-ce que l’octroi de mer ?

L’octroi de mer est un système fiscal composé de quatre taxes distinctes, appliquées en Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion et Mayotte. Cette taxe, qui remonte au règne de Louis XIV, s’applique aux biens importés ainsi qu’à certaines productions locales. Environ 15 000 produits sont concernés, avec des taux variant jusqu’à 90 % pour certains articles.

Initialement, l’octroi de mer visait à autonomiser fiscalement les collectivités d’outre-mer, représentant aujourd’hui 32 % de leurs ressources budgétaires. Cependant, ce système est aussi critiqué pour sa contribution à l’augmentation du coût de la vie.

Impact de l’octroi de mer sur la vie locale

Divers facteurs, tels que le coût du fret et les marges des distributeurs, expliquent la cherté de la vie dans les Outre-mer. Selon la Cour des comptes, l’octroi de mer pourrait ajouter entre 4 et 10 % aux prix locaux, incluant des biens de première nécessité souvent peu produits localement.

Les services publics subissent également les conséquences de cette taxe, ayant payé près de 159 millions d’euros pour les biens importés depuis 2017, impactant leur budget déjà fragile.

Réflexions sur la réforme de l’octroi de mer

Bien que la Cour des comptes recommande une réforme de l’octroi de mer, les responsables politiques locaux ne voient pas la suppression de cette taxe comme une solution miracle. Pour le maire de Fort-de-France, Didier Laguerre, remplacer l’octroi de mer par une dotation dépendante de l’État pourrait affaiblir l’autonomie financière des collectivités.

La crainte est que l’éventuelle suppression de l’octroi de mer ne soit compensée par une augmentation des marges des distributeurs, ne résolvant ainsi pas le problème de la vie chère.

Manifestations et avenir des revendications

Les récentes manifestations en Martinique, comme celle à Paris le 21 septembre en soutien au mouvement, témoignent d’un besoin urgent de solutions face à la vie chère. L’avenir des revendications dépendra de la capacité des autorités à instaurer des réformes efficaces et à dialoguer avec la population.

À Paris, le 21 septembre, une manifestation en soutien au mouvement de protestation contre la vie chère qui a lieu en Martinique.

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