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Massacre de Sakiet Sidi Youssef, la sanction française contre les Tunisiens

by Sara
Massacre de Sakiet Sidi Youssef, la sanction française contre les Tunisiens

Le massacre de Sakiet Sidi Youssef : la répression française contre les Tunisiens

Le 8 février 1958, une attaque aérienne surprise de l’armée française a visé le village de Sakiet Sidi Youssef, situé à la frontière algéro-tunisienne, dans le cadre de sa guerre contre la résistance algérienne. Cette attaque était une sanction infligée aux Tunisiens pour leur soutien à la révolution algérienne, causant la mort de 76 martyrs parmi les civils algériens et tunisiens, y compris des femmes et des enfants, et blessant 148 autres.

Contexte

L’étincelle de la Révolution Algérienne a éclaté le 1er novembre 1954 contre la colonisation française, menée par le Front de Libération Nationale. En novembre 1957, le retrait du contingent français de la conférence de l’OTAN en protestation contre la livraison d’armes à la Tunisie a mené à des tensions. La répression française contre la résistance algérienne a été brutale, recourant à des méthodes telles que le déplacement forcé des populations, les exécutions, la torture et l’utilisation de projectiles incendiaires.

Malgré les efforts de l’armée française pour contrôler les passages frontaliers entre l’Algérie et la Tunisie, les régions montagneuses du nord ont échappé à son emprise. Les Algériens ont fui en secret vers le nord-ouest de la Tunisie, en particulier vers le village de Sakiet Sidi Youssef pour échapper à la répression française et aux horreurs de la guerre.

Les habitants algériens se sont intégrés à la vie quotidienne tunisienne, travaillant dans le commerce et la construction. Certains se sont installés dans des camps de réfugiés préparés par les autorités tunisiennes en marge du village considéré par la France comme une base arrière militaire pour le FLN algérien.

La France a exercé des pressions sur la Tunisie malgré son récent indépendance le 20 mars 1956, lançant des raids aériens depuis ses bases algériennes pour intimider le gouvernement tunisien accusé de soutenir les révolutionnaires algériens.

L’attaque

Face au soutien croissant à la révolution algérienne en Tunisie, l’armée française a planifié une attaque majeure pour diviser les peuples et décourager le soutien à la libération. Les attaques préliminaires pour terroriser les Tunisiens ont précédé l’assaut principal sur Sakiet, où des avions français ont lancé des raids bombardant le village pendant plus d’une heure, ciblant la population civile lors du marché hebdomadaire.

Les bombardements ont touché des bâtiments gouvernementaux, des écoles primaires où se réfugiaient des enfants, ainsi que des commerces et des maisons soupçonnés d’abriter des membres du FLN. L’attaque a entraîné la mort de 76 Algériens et Tunisiens, dont des femmes et des enfants, et fait 148 blessés.

Pertes Humaines et Matérielles

76 personnes ont été tuées et 148 autres ont été grièvement blessées lors du raid français sur Sakiet Sidi Youssef. Les dégâts matériels ont été importants, avec la destruction de camions de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge tunisiens, ainsi que de bâtiments publics tels que la préfecture, le centre de la garde nationale, les douanes, l’école primaire, l’administration forestière, la direction des mines, 43 boutiques et 97 logements.

Conséquences Politiques

Suite aux bombardements, les Tunisiens ont menacé d’expulser les familles françaises résidant dans le pays, appelant à la fermeture des consulats français dans les villes du nord-ouest comme Le Kef, Jendouba et Majaz al Bab. Des manifestations se sont propagées dans plusieurs villes tunisiennes, exigeant le départ des forces françaises, poussant le gouvernement à bloquer les routes vers la base militaire de Bizerte et à expulser 5 consuls français.

Le président tunisien de l’époque, Habib Bourguiba, a officiellement protesté auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour enquêter sur ces événements sanglants. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont ainsi entamé un processus de médiation pour résoudre la crise tuniso-française.

Dans un contexte de tensions croissantes, la diplomatie américaine et britannique a proposé une médiation française et tunisienne, soutenue par les États-Unis et le Royaume-Uni. La crise a plongé la France dans une grave crise politique, marquant la chute de sa quatrième République.

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