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Massacres et déplacements au Soudan : la crise humanitaire ignorée
Selon le magazine Libération, une guerre fratricide ravage le Soudan depuis 16 mois sous un silence international écrasant. Ce conflit, qui se déroule loin des caméras, engendre la pire crise humanitaire du monde, où la souffrance des enfants soudanais ne suscite ni indignation ni empathie. Les massacres, le déplacement massif et la famine persistante continuent de s’aggraver.
Des pertes humaines alarmantes
Le rapport, rédigé par Sarah Daniel, souligne que la capitale, Khartoum, a été dévastée par le conflit, avec des images satellites révélant des fosses communes. Près de 150 000 personnes ont perdu la vie et plus de 10 millions ont été contraintes de fuir leurs foyers.
Une famine dévastatrice
La famine qui sévit actuellement au Soudan pourrait surpasser celle de l’Éthiopie des années 1980. Sans mesures immédiates et coordonnées, le pays risque de connaître des dizaines de milliers de décès évitables. Osman Belbasic, directeur régional de l’Organisation internationale pour les migrations, a déclaré : « Nous sommes au bord de l’effondrement, un effondrement catastrophique. » Depuis avril 2023, les hostilités se poursuivent entre l’armée régulière dirigée par Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide, menées par son ancien vice-président Mohamed Hamdan Dagalo.
Un risque de division territoriale
Le magazine attire l’attention sur la possibilité d’une division du territoire entre deux gouvernements, chacun possédant sa propre armée, semblable à la situation en Libye. Chaque camp reçoit un soutien extérieur : les Émirats fournissent des munitions et des drones aux Forces de soutien rapide, tandis que l’Iran et l’Égypte armement l’armée soudanaise, et des mercenaires russes sont déployés pour sécuriser les mines d’or.
Implications régionales et internationales
La position géographique et la taille du Soudan alimenteront le chaos au-delà de ses frontières, entraînant un afflux de réfugiés. L’effondrement d’un pays avec 800 kilomètres de côte sur la mer Rouge menacerait également le canal de Suez, une artère vitale pour le commerce mondial, tout en risquant de devenir un refuge pour les terroristes.
Prévisions alarmantes
Un article du The Economist prévient que la situation ne fera qu’empirer. L’analyse des images satellites montre un pays en proie aux flammes, où les terres agricoles et les récoltes ont été ruinées, et où les gens sont contraints de manger de l’herbe et des feuilles. Entre 6 et 10 millions de personnes pourraient mourir de faim d’ici 2027.
Le silence du monde
Malgré ce tableau désolant, peu d’espoir existe quant à la réaction rapide de l’opinion publique internationale et des diplomates. Le monde semble s’être habitué au chaos, selon les mots de Sarah Daniel.