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Jean-Luc Mélenchon, figure emblématique de la gauche française, a façonné un mouvement militant entièrement dévoué à sa personne depuis son départ du Parti socialiste en 2008. Cette fidélité intense se manifeste parfois par des exclusions publiques et des purges au sein même de La France Insoumise (LFI). Une enquête approfondie menée par Charlotte Belaïch et Olivier Pérou, à paraître chez Flammarion, dévoile les coulisses de cette organisation politique où la moindre divergence est vécue comme une trahison.
Jean-Luc Mélenchon quittant l’isoloir avant de voter, le 30 juin 2024 à Paris. (Thomas Padilla / AP)
Un leadership rigide et une dévotion sans faille
Depuis la création de La France Insoumise, chaque critique interne est perçue comme une attaque personnelle. Le livre de Belaïch et Pérou, fruit de deux années de travail et d’interviews de plus de deux cents personnes, met en lumière un fonctionnement où la contestation est étouffée et où la violence verbale s’impose comme norme. Ce portrait politique révèle les mécanismes d’un mouvement où la loyauté absolue est exigée.
La rupture douloureuse d’un trio politique historique
La dévotion envers Mélenchon s’exprime aussi dans les liens personnels au sein du mouvement. Alexis Corbière, député et compagnon de route de longue date, relate avec émotion la fin brutale de trente ans d’amitié avec le leader insoumis. En décembre 2022, il apprend par la presse qu’il ne sera plus membre de la direction de LFI, aux côtés de figures comme Clémentine Autain, Raquel Garrido et François Ruffin. Malgré les engagements partagés, la décision a été un choc profond.
Un parcours commun marqué par la fidélité
Corbière, avec sa compagne Raquel Garrido, forme un trio politique avec Mélenchon depuis les années 1990. C’est ensemble qu’ils ont quitté le Parti socialiste, fondé le Parti de gauche puis La France Insoumise, et traversé toutes les épreuves. Leurs soirées se terminaient souvent dans ce qu’ils appellent « la maison des portes ouvertes », où résonnaient chants révolutionnaires et chansons de Michel Sardou.
Pour Alexis Corbière, Mélenchon était à la fois un chef et un mentor. « J’étais convaincu que c’était le meilleur », confie-t-il, rappelant avoir vu le leader dans toutes ses facettes, aussi bien lumineuses que sombres. Cette analyse intime souligne les tensions entre l’engagement passionné et les fissures internes au sein du mouvement.