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Le principal suspect dans le meurtre d’Aboubakar Cissé, survenu dans une mosquée du Gard, a été placé en détention provisoire ce vendredi 9 mai, après avoir été mis en examen pour assassinat en raison de la religion.
La mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, le 27 avril 2025. – Miguel MEDINA / AFP
Rapatriement et mise en examen du suspect
Escorté par le Raid jusqu’à Nîmes, Olivier A., suspect principal dans cette affaire, a été rapatrié en France après s’être rendu aux autorités italiennes le 27 avril. Ce retour intervient trois jours après le meurtre d’Aboubakar Cissé, un jeune Malien de 22 ans, poignardé à 57 reprises alors qu’il priait dans la mosquée de La Grand-Combe.
Le suspect a été mis en examen pour assassinat motivé par la religion et placé en détention provisoire conformément aux réquisitions du parquet.
Un acte sans revendication idéologique
Lors de sa garde à vue, Olivier A. a nié avoir agi par haine de l’islam, tout en reconnaissant avoir tué Aboubakar Cissé. La procureure de Nîmes, Cécile Gensac, a expliqué que le suspect a agi dans un contexte isolé, guidé par une « envie obsessionnelle de tuer » et sans revendication idéologique.
Très actif sur les réseaux sociaux, le jeune homme avait exprimé sur Discord des propos inquiétants, évoquant notamment son intention de « violer des femmes » et de « tuer ». Le jour même du meurtre, il aurait écrit dans une conversation : « Je vais le faire aujourd’hui, je vais le faire dans la rue. »
Retour sur la victime et les réactions familiales
Aboubakar Cissé a été inhumé dans son village natal au Mali après une cérémonie en présence de ministres maliens des Affaires Religieuses, du Culte et des Coutumes, ainsi que des Maliens établis à l’étranger.
La famille du suspect, qui compte tant des chrétiens que des musulmans, a exprimé sa détresse. Le père d’Olivier A. a présenté ses excuses, qualifiant son fils de « fou ». Depuis les faits, la famille a quitté La Grand-Combe, estimant ne plus être en sécurité face aux menaces de représailles.
Contexte et profil du suspect
Agé de 20 ans, le suspect avait entamé fin février des démarches pour intégrer l’armée. La procureure souligne qu’il s’agit d’un acte isolé, sans lien direct avec une organisation ou un mouvement extrémiste.
Cette affaire soulève des questions importantes sur la violence liée à la religion et la sécurité au sein des communautés en France.