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Déclaration de politique générale : Michel Barnier en flou stratégique
Publié le 2 octobre 2024 à 7h18, mis à jour le 2 octobre 2024 à 9h51
Lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale le mardi 1er octobre, le Premier ministre Michel Barnier a navigué prudemment au milieu des diverses forces politiques. En adoptant une approche mesurée, il s’est efforcé de ménager les sensibilités tout en évitant de s’engager trop fermement sur des mesures concrètes.
Une stratégie d’équilibre fragile
Conscient de la vulnérabilité de son gouvernement et des équilibres instables à l’Assemblée, Michel Barnier a abordé plusieurs sujets avec précaution. Tout en annonçant une taxation supplémentaire sur les bénéfices des grandes entreprises et un effort fiscal pour les Français les plus aisés, il a également proposé des mesures dures sur l’immigration et la sécurité, telles que l’allongement des délais de rétention pour les personnes en situation irrégulière et un renforcement des peines effectives.
À 73 ans, Michel Barnier sait que détailler ses mesures pourrait l’exposer à des critiques. Ainsi, son discours est resté volontairement vague, évoquant de grands principes sans fournir de détails précis.
Un contexte budgétaire difficile
Le Premier ministre a également mis en lumière le défi monumental auquel il fait face : le déficit public record de la Ve République, aggravé par l’héritage financier de son prédécesseur Gabriel Attal. L’annonce d’un budget le 9 octobre sera cruciale, Michel Barnier espérant réduire les dépenses en éliminant les doublons et les abus du système. Cependant, ces intentions restent néanmoins floues et peu développées dans son discours.
Immigration et sécurité : des choix prudents
Les questions d’immigration et de sécurité ont constitué un point névralgique du discours. Bien qu’il ait évité des positions trop radicales qui pourraient plaire à la droite, il a réaffirmé son attachement à l’État de droit et aux principes fondamentaux de la justice. Il a aussi annoncé la construction de nouvelles prisons pour les délinquants ayant purgé de courtes peines.
Michel Barnier s’est engagé à renforcer les recours aux travaux d’intérêt général et à diversifier les modalités de sanctions, sans toutefois se prononcer sur des questions sensibles comme les peines planchers ou la double peine, propositions davantage défendues par le Rassemblement National.
Conclusion : un élan, mais des incertitudes
Au terme de son intervention, Michel Barnier a mis l’accent sur la santé mentale comme une “grande cause nationale”, mais a peiné à capturer l’attention des députés, notamment en raison des interruptions de certains membres de l’Assemblée. Ce discours, qui aurait dû galvaniser les troupes, témoigne des défis auxquels est confronté le gouvernement et de la fragmentation croissante de l’Assemblée nationale. Les choix stratégiques de Michel Barnier seront cruciaux pour l’avenir politique de la France.