Des taux de microplastiques décrits comme incommensurables ont été détectés dans les eaux Contrex et Hépar, alors que Nestlé Waters est poursuivi pour des décharges sauvages dans les Vosges. Le procès, prévu fin novembre, relance le débat sur la sécurité sanitaire des eaux embouteillées et sur la pollution plastique.
Dans le cadre de l’enquête, les autorités évoquent quatre décharges situées à Contrexéville, They-sous-Montfort, Saint-Ouen-Les-Parey et Crainvilliers, représentant un volume cumulé de 473 700 mètres cubes — l’équivalent de 126 piscines olympiques.
Les analyses montrent des concentrations de particules de microplastiques dans les eaux embouteillées: 515 particules par litre pour Contrex et 2 096 mp/L pour Hépar, des niveaux bien au-delà de ceux observés dans des lacs et rivières selon plusieurs études utilisées par les enquêteurs.
Selon Mediapart, l’enquête s’appuie sur les résultats de l’Office français de la biodiversité et de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique. Le magistrat chargé de l’enquête souligne que l’« introduction de microplastiques dans les sols vosgiens » est d’une ampleur inquiétante, avec « leurs effets nuisibles sur la santé humaine ».
Les chiffres les plus élevés portent sur 51 000 à 1,3 million de fois les concentrations observées dans des plans d’eau comparables, selon les analyses des enquêteurs. Des notes internes de Nestlé évoquant un possible impact sur la qualité des eaux datent des années 1960, lorsque l’entreprise n’en était pas encore propriétaire des terrains pollués.
Par contraste, Nestlé Waters conteste les résultats, affirmant « aucune pollution n’est avérée aux termes des analyses environnementales partagées avec les autorités. Toutes nos eaux peuvent être bues en toute sécurité ». L’entreprise précise que les décharges incriminées datent des années 1960 et qu’elle en est désormais propriétaire.
Le dossier est suivi par le parquet de Nancy et le pôle régional environnement. Le procès est prévu du 24 au 28 novembre. Dans le même temps, ces révélations s’intègrent au contexte plus large des débats internationaux sur la pollution plastique, notamment les discussions à Genève sur un traité global, et rappellent que les taux de microplastiques dans les eaux minérales ne sont pas systématiquement réglementés.