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Microtravail en France : travailleurs invisibles et rémunérations faibles

by Sara
Microtravail en France : travailleurs invisibles et rémunérations faibles
France

En France, le microtravail se développe discrètement, offrant des revenus modestes à des travailleurs souvent invisibles. Ce phénomène, bien que présent dans l’économie numérique, soulève des questions quant aux conditions de rémunération et au statut juridique de ces micro-acteurs.

Livraison de commandes via l'application Shopopop

Le quotidien du microtravailleur : un complément de revenu précaire

Sophie Depuiset, mère célibataire habitant Haudainville dans la Meuse, illustre parfaitement ce nouveau visage du travail. Après sa journée dans un hypermarché Leclerc, elle effectue des livraisons pour l’application Shopopop. Elle collecte les commandes au drive et les livre chez les clients, percevant quelques euros par course. Ce microtravail s’ajoute à son salaire au smic pour arrondir ses fins de mois.

Elle utilise également plusieurs autres applications pour maximiser ses revenus :

  • Roamler, qui propose des missions photographiques en magasin, rémunérées entre 2 et 10 euros chacune ;
  • WeWard, une application qui récompense le nombre de pas effectués par des bons d’achat – Sophie réalise entre 15 000 et 25 000 pas par jour sur son lieu de travail ;
  • Une coopérative en ligne qui permet d’acheter des cartes cadeaux et de récupérer une partie de la somme dépensée.

Au total, ces microtâches lui rapportent environ 500 euros par mois, un complément indispensable à son budget familial.

Des missions variées mais mal rémunérées

Le microtravail en France se manifeste sous plusieurs formes :

  • Le cotransportage, via des plateformes comme Shopopop, Yper ou Tut Tut, où les particuliers livrent des colis pour d’autres ;
  • Les voisins relais, qui accueillent et redistribuent des colis à domicile contre une rémunération dérisoire de 0,25 à 0,40 euro par paquet (Pickme, Welco) ;
  • Les travailleurs du clic, qui participent à l’entraînement des intelligences artificielles (Yappers) ou répondent à des sondages en ligne (Moolineo, Toluna).

Malgré cette diversité, ces microtâches ont deux points communs : elles sont peu rémunérées et leurs acteurs ne disposent d’aucun statut social ou protection spécifique. Cette réalité contraste avec des plateformes plus connues comme Blablacar, Vinted ou Leboncoin, où certaines obligations déclaratives et statutaires s’appliquent lorsque les revenus dépassent un seuil.

Une zone grise juridique et sociale

Les plateformes de microtravail telles que Shopopop échappent pour l’instant aux cadres juridiques clairement définis, ce qui crée une zone grise. Ces activités ne sont pas officiellement reconnues comme un emploi, ni comme une activité d’autoentrepreneur. Les microtravailleurs n’ont ainsi ni protection sociale, ni droits au chômage, ni sécurité en termes de revenus.

Cette invisibilité pose un vrai défi social, alors que ces travailleurs contribuent pourtant à une économie numérique en pleine expansion. Leur nombre grandissant invite à repenser le cadre légal et la reconnaissance du microtravail en France.

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source:https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/05/02/cotransportage-sondages-des-travailleurs-invisibles-pour-des-remunerations-derisoires_6602145_3234.html

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