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Juan José Imbroda, président de Melilla, a exprimé de vives critiques à l’égard de la fermeture de la frontière avec le Maroc, soulignant les conséquences sur l’immigration irrégulière et la situation économique de la ville. Lors d’une récente interview, il a abordé plusieurs enjeux cruciaux touchant la région, notamment les lois en vigueur, l’état de la douane commerciale et les relations avec le Maroc.
Des critiques sur la gestion des frontières
Imbroda a qualifié de « disparate » la décision de supprimer le rejet à la frontière, affirmant que cela pourrait permettre à tous les migrants illégaux d’entrer en Espagne. Selon lui, la loi de protection de l’enfance est appliquée de manière inappropriée aux étrangers arrivant de manière irrégulière, alors qu’elle a été conçue pour protéger les mineurs espagnols.
Il a également regretté le manque de clarté du gouvernement espagnol concernant l’ouverture de la douane commerciale, fermée depuis août 2018. « Cela dépendra de la volonté du Maroc, et le gouvernement espagnol n’a pas d’idée précise à ce sujet », a-t-il déclaré.
Les relations avec le Maroc
Imbroda a insisté sur la nécessité pour l’Espagne de prendre une position ferme vis-à-vis du Maroc, son partenaire commercial au sein de l’Union européenne. « Nous devons leur faire comprendre que nous sommes leur allié au sein de l’UE », a-t-il affirmé, tout en critiquant l’attitude du gouvernement espagnol qui, selon lui, n’exerce pas suffisamment de pression.
Le maire a également évoqué la fermeture de la douane comme un acte délibéré du Maroc pour nuire à l’économie de Melilla, en instaurant des discriminations au niveau des échanges commerciaux.
Une situation économique précaire
Concernant la situation économique de Melilla, Imbroda a souligné l’urgence d’adapter les entreprises locales aux nouvelles réalités imposées par la fermeture de la frontière. Il a annoncé une augmentation du tourisme de près de 25 % cette année, mais a souligné la nécessité d’un plan à long terme pour renforcer l’économie de la ville.
Il a également abordé la question des travailleurs marocains transfrontaliers, déclarant que Melilla n’a jamais été opposée à leur retour, à condition qu’ils aient un statut légal. Ces travailleurs ont été essentiels pour certains secteurs de l’économie locale, comme la boulangerie et le bâtiment.
Les défis de l’immigration
Imbroda a exprimé ses préoccupations concernant la gestion des mineurs migrants non accompagnés, soulignant que la loi de protection des mineurs, adoptée en 1996, devait être appliquée différemment pour les mineurs étrangers entrants de manière irrégulière. Il a appelé l’État à assumer ses responsabilités, en fournissant les ressources nécessaires pour gérer ces situations extraordinaires.
En ce qui concerne la tragédie survenue à la frontière de Melilla en 2022, où 37 personnes ont perdu la vie, il a désigné le manque de prévoyance des autorités marocaines comme étant en grande partie responsable de ce drame.
Un avenir incertain pour Melilla
Face à ces défis, Imbroda a présenté un plan économique centré sur le développement du tourisme, l’enseignement supérieur et la création d’entreprises dans le secteur des nouvelles technologies. Il a plaidé pour un soutien accru du gouvernement national, afin de promouvoir le développement économique de Melilla sans dépendre du Maroc.
En conclusion, le président a réitéré que pour que Melilla prospère, il est impératif de renforcer les échanges avec la péninsule et l’Europe, tout en cherchant des alternatives économiques durables.
