Dans la Manche, trois migrants sont morts et trois autres portés disparus lors de deux tentatives distinctes de traversée dans la nuit de mardi à mercredi, selon les autorités françaises et un comptage de l’AFP. Le bilan total pour l’année s’élève à 23 décès, selon AFP à partir de données officielles. Parmi les morts figure notamment deux mineurs, confirmés par le préfet du Pas-de-Calais, Laurent Touvet, lors d’un point presse à Boulogne-sur-Mer. La région a été le théâtre de plusieurs tentatives périlleuses sur des embarcations de fortune surnommées « small boats », souvent surchargées et sans gilets de sauvetage.

Manche: bilan de 23 morts et 3 disparus dans deux drames nocturnes
Les autorités décrivent deux drames distincts liés à des traversées clandestines dans la nuit de mardi à mercredi, près de Sangatte, au large de Calais, et près de Neufchâtel-Hardelot. Un premier naufrage a coûté la vie à trois personnes, dont deux mineurs, selon le préfet Laurent Touvet lors d’un point presse à Boulogne-sur-Mer. Plus tôt, trois disparitions ont été signalées dans une autre zone, et une personne a pu être réanimée par les gendarmes alors qu’elle était en train de se noyer. Le bilan total depuis le début de l’année s’élève à au moins 23 décès, selon un comptage de l’AFP à partir de données officielles.
Ces traversées extrêmement périlleuses se font sur des embarcations de fortune de quelques mètres de long surnommées « small boats », souvent surchargées et sans gilets de sauvetage. Mardi, une femme migrante a été déclarée décédée sur le rivage britannique à l’issue d’une traversée, selon la police du Kent, ce qui montre que les dangers se jouent également de l’autre côté de la Manche. Plus de 30 000 personnes sont arrivées sur les côtes anglaises depuis le début de l’année, chiffre record selon le ministère de l’Intérieur britannique.
Depuis juillet 2024, le gouvernement du Premier ministre Keir Starmer a multiplié les initiatives pour tenter de limiter les arrivées, mais il peine à endiguer le phénomène. Sa nouvelle ministre de l’Intérieur, Shabana Mahmood, nommée vendredi, a promis que des expulsions de migrants vers la France, prévues dans le cadre d’un accord bilatéral entré en vigueur en août et censé avoir un effet dissuasif sur les traversées clandestines, débuteraient « de manière imminente ».
Réactions et contexte politique: mesures britanniques et coopération
Sur le plan politique, Londres affirme qu’il faut endiguer les traversées et renforcer la coopération avec Paris. Le cadre d’un accord bilatéral, entré en vigueur en août, prévoit des mécanismes d’expulsions vers la France lorsque les demandes d’asile ne sont pas recevables, et les autorités britanniques indiquent qu’elles avancent dans des centres dédiés à la détention des migrants dans le cadre de cet accord.
Au niveau des chiffres, plus de 30 000 personnes sont arrivées sur les côtes anglaises depuis le début de l’année, chiffre que les autorités britanniques qualifient de record.
La procureure de Boulogne-sur-Mer, Cécile Gressier, a expliqué que les personnes prises en charge « étaient entendues pour identifier leur rôle, ce sont a minima des témoins, des victimes de ces réseaux ». Toutes les pistes visant à démanteler les réseaux de passeurs seront suivies dans le cadre de l’enquête.
Ces échanges et enquêtes rappellent que la sécurité des traversées et la gestion des flux migratoires restent au cœur des questions entre Paris et Londres.