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Justine Thornton, épouse d’Ed Miliband, s’oppose à un projet de construction d’un nouvel immeuble d’appartements près de leur résidence familiale évaluée à près de 3,5 millions d’euros à Londres, malgré l’engagement public de son mari à combattre les opposants aux projets immobiliers.
Une opposition surprenante dans un contexte politique favorable
Justine Thornton, juge à la Haute Cour et épouse du Secrétaire à l’Énergie Ed Miliband, a adressé une lettre au conseil municipal de Camden pour exprimer son opposition à la construction d’un bâtiment de cinq étages prévu sur un terrain proche de leur domicile dans le nord de Londres. Cette démarche contraste avec la position de son mari, qui s’était engagé à « affronter les bloqueurs et les obstructionnistes » dans son programme de transition énergétique et de construction de logements.
Le parti travailliste, via sa députée Angela Rayner, mène actuellement une réforme des règles d’urbanisme pour permettre la construction de 300 000 nouveaux logements par an. Par ailleurs, le parti prévoit de reclasser certaines zones de ceinture verte en « ceinture grise » afin de faciliter la construction de nouveaux logements à travers le pays.
Arguments contre le projet et inquiétudes des habitants
Dans sa lettre d’objection, Justine Thornton précise que le projet est « trop haut, trop volumineux et trop dense au regard du contexte des maisons avoisinantes et de la zone de conservation plus large ». Elle souligne cependant qu’elle n’a « aucune objection au principe du développement », notamment en raison du besoin accru de logements.
Parmi les autres opposants notables figurent l’acteur Benedict Cumberbatch et sa femme Sophie Hunter, directrice d’opéra. Ils craignent que ce projet ne compromette leur intimité et altère l’esthétique de la rue ainsi que le patrimoine architectural victorien. Dans une lettre commune, ils avertissent que l’approbation du projet fixerait un précédent dans le quartier.
Le projet prévoit la démolition d’une villa datant des années 1930 pour y ériger un bloc d’appartements.
Défense des promoteurs et cadre réglementaire
Les promoteurs immobiliers, la société HGG, s’appuient sur les nouvelles règles d’urbanisme du parti travailliste pour défendre leur projet. Ils insistent sur le fait que le programme respecte les objectifs nationaux et locaux de planification, notamment en construisant sur un terrain déjà bâti (« brownfield ») situé dans un endroit accessible. Selon eux, les projets sur ces terrains doivent être approuvés sauf en cas de nuisances majeures.
Le Premier ministre Keir Starmer s’est lui aussi montré très critique envers les opposants locaux (« NIMBYs » pour « Not In My Back Yard ») et promeut une attitude « YIMBY » (« Yes In My Back Yard ») favorable au développement urbain.
Un exemple de la complexité des politiques urbaines
Madame Thornton, âgée de 54 ans, est mariée à Ed Miliband, 55 ans, depuis 2002. Ils vivent ensemble dans leur maison du nord de Londres avec leurs deux fils, nés en 2009 et 2010. Ancienne avocate spécialisée en droit de l’environnement, elle a été nommée juge après 25 ans de pratique, et a été faite King’s Counsel (KC) en 2016.
Une source proche de Mme Thornton précise que son opposition concerne uniquement la conception spécifique du projet et non le principe même de construction de logements supplémentaires sur ce terrain.
Cependant, Kevin Hollinrake, secrétaire d’État fantôme au logement, dénonce cette démarche : « Ed Miliband rejoint le club non exclusif de 14 autres ministres en exercice ayant contesté des projets immobiliers dans leurs propres circonscriptions. C’est incroyable que le secrétaire à l’Énergie ait promis de « fracasser les NIMBYs » mais, comme souvent avec le Labour, ce soit un exemple typique du “faites ce que je dis, pas ce que je fais”. »