Home Actualité Mobilisation à Toulouse contre la loi Duplomb : agriculteurs déversent leur colère

Mobilisation à Toulouse contre la loi Duplomb : agriculteurs déversent leur colère

by charles
Loi Duplomb : des agriculteurs vandalisent les locaux des Ecologistes à Toulouse
France

Une vive mobilisation des agriculteurs a eu lieu à Toulouse, en réaction à la loi Duplomb, adoptée récemment par le Parlement français. Cette loi, visant à assouplir certains réglementations agricoles, soulève une opposition ferme du monde agricole, notamment en raison de la réintroduction dérogatoire de pesticides controversés.

Une mobilisation pour défendre les intérêts agricoles

Le mardi 22 juillet 2025, plus d’une centaine d’agriculteurs issus de différentes régions telles que le Tarn, le Gers, la Haute-Garonne ou l’Ariège se sont rassemblés devant le siège de Europe Écologie Les Verts (EELV) à Toulouse. Leur objectif : protester contre une déclaration de la députée écologiste Sandrine Rousseau, qui a affirmé lors d’une interview que « je n’en ai rien à péter de la rentabilité des agriculteurs », provoquant un vaste tollé.

Les manifestants ont exprimé leur mécontentement en déversant du fumier, des déchets, de la laine et en jetant des œufs contre les locaux de EELV. Selon Eloi Nespolous, président de la Coordination rurale Occitanie, cette action visait à dénoncer ce qu’ils considèrent comme une « manipulation » autour de la pétition qui recueille plus de 1,7 million de signatures contre la loi. La mobilisation a aussi réuni des agriculteurs venant de plusieurs départements, qui dénoncent les propos perçus comme déconnectés de la réalité agricole.

Les enjeux et controverses autour de la loi Duplomb

La loi Duplomb, adoptée le 8 juillet dernier, ambitionne de moderniser et de simplifier certains processus pour les exploitants agricoles. Elle prévoit notamment la facilitation de projets d’élevage intensif, la création de réserves d’eau dites « mégabassines », et surtout, la réintroduction dérogatoire de l’acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France en raison de ses risques pour la biodiversité et la santé humaine mais encore autorisé dans certains autres Etats européens.

Ce rétablissement d’un produit toxique a profondément divisé le secteur. Certains agriculteurs, notamment ceux impliqués dans la culture de betteraves ou de noisettes, avancent qu’il est difficile de lutter contre certains ravageurs sans cette solution. Pierre-Guillaume Mercadal, porte-parole de la Coordination rurale, insiste sur le fait que cette loi est une étape positive, même si « ce n’est qu’une goutte d’eau » face aux revendications plus larges du monde agricole.

Une contestation alimentée par la tension politique

Le débat a rapidement dégénéré en un mouvement de protestation plus large, sous forme de manifestations et d’actes symboliques. Lors d’une opération nocturne, les agriculteurs ont lancé des déchets et du fumier devant le siège d’EELV, dénonçant ce qu’ils qualifient de « manipulation » et de « déconnexion » face aux réalités agricoles. La revendication principale : une reconnaissance de leur métier et un rejet de la stigmatisation écologique qu’ils considèrent comme injuste.

Eloi Nespolous et d’autres acteurs du secteur soulignent la nécessité de dialogue et invitent les responsables politiques à venir dans les exploitations pour mieux comprendre leur quotidien. La tension reste vive, avec la volonté pour une partie du monde agricole de faire entendre leur voix face aux propositions perçues comme néfastes pour leur activité.

You may also like

Leave a Comment


Droits d’auteur © 2024 – onemedia.fr – Tous droits réservés