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Une mobilisation citoyenne sans précédent continue de faire entendre sa voix contre la loi Duplomb, une réforme controversée qui permet la réintroduction conditionnelle d’un pesticide interdit en France depuis 2018. Depuis le lancement de la pétition le 10 juillet par une étudiante, Eleonore Pattery, le mouvement a connu une croissance explosive, dépassant aujourd’hui le seuil symbolique des 2 millions de signatures.
Une loi vivement contestée par l’opinion et la communauté scientifique
Adoptée définitivement par le Parlement le 8 juillet dernier, cette loi, connue sous le nom de « loi Duplomb-Menonville », autorise notamment la réintroduction temporaire de l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France mais encore autorisé dans certains autres pays européens. Les agriculteurs producteur de betteraves et de noisettes justifient cette mesure par la nécessité de lutter contre des ravageurs, sans alternatives efficaces. Cependant, cette décision soulève des accusations d’irrationalité scientifique et d’atteinte à la biodiversité, notamment par les apiculteurs qui dénoncent un « tueur d’abeilles ».
Les effets sur la santé humaine restent incertains faute d’études approfondies. La loi, fragile face à l’opposition croissante, doit encore passer l’épreuve du Conseil constitutionnel. La date fixée pour la décision des Sages est le 7 août, mais ses répercussions pourraient être considérables pour la suite législative.
Une mobilisation citoyenne enflamment le débat public
Créée par Eleonore Pattery, la pétition connaît un engouement record, notamment relayé sur les réseaux sociaux par des personnalités telles que Pierre Niney, Julien Doré ou EnjoyPhoenix. Elle demande une annulation immédiate de la loi, dénonçant le manque de débat démocratique lors de son adoption, et réclame une consultation citoyenne et parlementaire approfondie. Gagnée par la défiance, une majorité de sondés, selon un sondage de Cluster17, expriment leur opposition: 61 % se déclarent défavorables à cette loi, et 64 % souhaiteraient que le président Macron ne la promulgue pas, optant pour une nouvelle délibération parlementaire.
Les opposants dénoncent aussi le processus législatif précipité et les conditions opaques dans lesquelles le texte a été adopté, avec un rejet initial en séance pour éviter un débat approfondi. La contestation ne faiblit pas, et la pression politique s’accentue en faveur d’un rejet ou d’un aménagement de cette législation, dans un contexte où la gouvernance est sous haute tension.
Les enjeux environnementaux et économiques en jeu
Ce débat dépasse largement la question du pesticide, soulevant des enjeux plus vastes liés à l’agriculture, à la préservation des écosystèmes et au respect de la démocratie sanitaire. La polémique s’intensifie avec la décision du Conseil constitutionnel à l’horizon, qui pourrait censurer tout ou partie du texte. La réponse du gouvernement dépendra de cette décision, mais certains membres restent inflexibles, soulignant que la promulgation est inévitable, malgré l’opposition croissante.