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Le Parc Scientifique et Technologique de Cartuja à Séville, qui emploie près de 30 000 personnes, fait face à une forte dépendance à la voiture privée. Le recours au transport public reste marginal, avec seulement 5 % des salariés utilisant le bus pour se rendre sur leur lieu de travail. Face à cette situation, le PCT Cartuja lance un projet pilote innovant de transport électrique autonome afin de promouvoir une mobilité durable et réduire la congestion.
Une forte dépendance à la voiture privée
Selon une étude réalisée dans le cadre du projet eCitySevilla, 67,7 % des employés du parc Cartuja se déplacent quotidiennement en voiture, un chiffre qui atteint 72,5 % en incluant les motos. Le transport collectif, en particulier les quatre lignes de bus Tussam, est utilisé par seulement 4,4 % des travailleurs. Les services ferroviaires de Cercanías et le métro sont peu attractifs, à cause notamment de leur faible fréquence et de la distance des stations par rapport aux zones de travail.
Cette situation engendre des problèmes importants :
- Congestion routière aux heures de pointe
- Stationnements anarchiques sur les trottoirs et voies publiques
- Impact environnemental lié à la pollution et aux émissions de CO₂
Un projet de transport électrique autonome pour la mobilité durable à Cartuja
Pour pallier ces problèmes, le PCT Cartuja a décidé de développer un système pilote de transport électrique autonome et intelligent. Ce service permettra de relier les parkings périphériques, notamment la future « Bancada de la Expo » qui offrira 3 500 places, aux lieux de travail en moins de quinze minutes, assurant ainsi la desserte de la « dernière mile » au sein du parc.
Ce projet s’inscrit dans une démarche globale de décarbonation et d’autosuffisance énergétique du site, conformément aux objectifs d’eCitySevilla. La mise en œuvre inclut un appel aux innovations technologiques pour intégrer des solutions zéro émission, privilégiant l’efficacité et la durabilité.
Investissement et appel à candidatures
Le PCT Cartuja a lancé une consultation préliminaire au marché ouverte jusqu’au 26 mai, invitant entreprises, centres de recherche, sociétés d’ingénierie et opérateurs de transport à proposer des solutions innovantes. Plus de 3 millions d’euros, financés par la Junta de Andalucía, seront investis sur deux ans pour créer et tester un système pilote opérationnel.
Cette démarche vise à sélectionner des projets susceptibles de devenir des services permanents, renforçant ainsi l’attractivité et la compétitivité du parc en matière de mobilité durable.
Un parc en pleine expansion économique et démographique
Le dernier rapport technologique du PCT Cartuja indique que le parc accueille 567 entreprises, générant près de 29 538 emplois directs et une activité économique totale de 4,85 milliards d’euros. Environ 10 000 étudiants fréquentent également les établissements universitaires du site, portant à 40 000 le nombre moyen d’usagers quotidiens.
La diversité des profils s’accroît avec la venue de touristes et visiteurs attirés par des lieux emblématiques tels que la tour Torre Sevilla, le Caixaforum, le Centre Andalou d’Art Contemporain (CAAC) ou le parc Isla Mágica. Par ailleurs, le futur hôpital de la femme du Macarena contribuera à augmenter la fréquentation par des professionnels et patients.
Les enjeux des déplacements internes et externes
Le principal défi reste la transformation du modèle d’accès et de déplacement dans le parc. La faible fréquence et l’éloignement du métro, ainsi que les horaires limités du Cercanías (ligne C2) – fonctionnant de 7 h à 19 h avec des intervalles variant entre 60 et 175 minutes – restreignent son attractivité. De plus, la gare Cartuja est située en périphérie, ce qui oblige à effectuer des trajets supplémentaires à pied ou en autre moyen pour rejoindre les lieux d’activité.
Afin d’améliorer la situation, la création d’un vaste parking de 3 500 places à la Bancada de la Expo est prévue. Cela permettra de réduire la circulation automobile en cœur de parc et encouragera l’usage du futur système de transport autonome pour les déplacements internes, sur une distance optimale comprise entre 1,5 et 2 kilomètres.