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Montchalin défend le budget de la Sécu et appelle au compromis

by charles
France

Le budget de la Sécurité sociale est au cœur des débats en France, avec Amélie de Montchalin qui défend le texte et appelle au compromis. Dans plusieurs entretiens publiés ces dernières semaines, elle affirme que l’enjeu n’est pas de soutenir ou non le gouvernement, mais d’empêcher la Sécurité sociale de basculer vers un déficit lourd. Elle souligne l’urgence de financer l’hôpital et les postes de soignants, et rappelle les risques d’un rejet du texte. Ces échanges éclairent les positions du camp pro-budget et la nécessité d’un consensus parlementaire.

Extrait d'une interview sur le budget de la Sécu
Budget de la Sécurité sociale: extrait d’une interview avec Amélie de Montchalin.

Montchalin défend le budget de la Sécu et appelle au compromis

Selon elle, l’enjeu du vote n’est pas de donner carte blanche au gouvernement, mais de préserver les Français d’un déficit qui pourrait atteindre 30 milliards d’euros. « Non, je suis très déterminée. Les députés doivent avoir conscience que l’enjeu de ce vote n’est pas de soutenir ou non le gouvernement, c’est de ne pas lâcher les Français. Aujourd’hui n’est pas le moment de se positionner pour 2027, c’est le moment d’empêcher la Sécurité sociale de basculer vers un déficit à 30 milliards d’euros. C’est aussi le moment de donner des moyens supplémentaires pour l’hôpital, de créer des postes de soignants, de mieux financer un nouveau congé de naissance… » a déclaré Amélie de Montchalin.

Elle rappelle que « le pays a besoin d’un budget pour fonctionner », et que le compromis n’est pas synonyme d’impuissance mais d’équilibre. « Le compromis, ce n’est pas l’unanimisme, ni l’effacement des oppositions. C’est reconnaître qu’une majorité existe pour s’accorder sur l’essentiel, et aujourd’hui l’essentiel pour les Français, c’est leur santé et c’est l’hôpital. Le compromis, c’est admettre une réalité : il y a plus de députés qui veulent que la France ait un budget que de députés qui veulent que ça ne marche pas. » a-t-elle ajouté.

La ministre réaffirme également la nécessité d’investir dans les services publics et les postes hospitaliers, afin d’éviter des mesures d’urgence l’année prochaine et d’assurer le financement d’un congé de naissance, sans remettre en cause les avancées prévues par le texte.

Risque de rejet et conséquences prévues

En cas de rejet du texte, les dépenses seraient « totalement hors de contrôle ». « Contrairement au budget de l’État, il n’y a pas de possibilité d’adopter une loi spéciale pour les finances de la Sécurité sociale. En cas de rejet du texte, les dépenses seront totalement hors de contrôle. Pour moi, aucun député responsable ne peut souhaiter cela. Un rejet serait par ailleurs antisocial – puisqu’il marquerait le retrait des avancées inscrites dans le texte – et antidémocratique puisque le Parlement abandonnerait son pouvoir de décision. Le gouvernement serait contraint de prendre un certain nombre de mesures par décret l’année prochaine pour garantir le bon fonctionnement de la Sécurité sociale. Par ailleurs, la réforme des retraites ne serait pas suspendue. »

« Les forces politiques ont trois options. La première : s’accorder sur l’essentiel et construire un compromis. La deuxième : décider qu’elles ne peuvent rien bâtir ensemble et donc s’avouer du côté de l’immobilisme. La troisième : censurer le gouvernement, et elles savent très bien que cela mènerait inévitablement vers une dissolution. Chaque parlementaire prendra en conscience sa décision. »

Horizons et l’unité autour du budget

Selon Montchalin, les députés doivent échanger entre eux et s’écouter malgré les divergences, et elle rappelle que le vote contre le budget de la Sécu équivaut à laisser filer le déficit et fragiliser le modèle social. « Le pays a besoin d’un budget pour fonctionner. Pour l’État, les collectivités, la défense, l’éducation, la sécurité, l’agriculture, la transition énergétique, nous devons pouvoir investir. Les députés ont la responsabilité et le pouvoir de donner les moyens à la France d’être à la hauteur des enjeux extérieurs et intérieurs. Dans la vie quotidienne, dans leur entreprise, dans leur commune, des Français qui pensent des choses différentes savent se mettre d’accord. Ils ne comprendraient pas que le seul lieu où il n’y a pas d’accord, ce soit l’Assemblée. Acter cela serait dangereux pour un pays, car c’est en creux dire que les parlementaires sont inutiles, qu’ils sont vecteurs de freins et non de solutions pour les Français. »

« Ce qui est bon pour le pays, c’est qu’il y ait un budget et que l’on réduise le déficit. Ce qui est mauvais pour le pays, ce n’est pas le compromis, c’est la dette qui augmente faute d’accord pour la réduire. Enfin, souvenons-nous que l’hiver dernier, le budget de compromis a été amélioré par rapport au budget proposé initialement. » a déclaré Amélie de Montchalin, soulignant que l’absence de budget peut mener à des choix difficiles et à des tensions parlementaires.

Elle conclut en rappelant que les options restent ouvertes et que les parlementaires doivent prendre leur décision en connaissance de cause, tout en appelant à ce que le pays reste uni autour d’un budget capable de financer les priorités publiques et d’assurer les investissements nécessaires.

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