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Le drame s’est produit à Montpellier après la demi‑finale France‑Maroc et a donné lieu à un procès très suivi. Aymen, un adolescent de 13 ans, a été tué lorsque le véhicule conduit sans permis a percuté des jeunes célébrant le résultat du match. Au deuxième jour du procès, l’avocat général a décrit les faits comme un crime de violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner et a écarté toute légitime défense. Des témoins et des éléments de l’enquête ont alimenté le débat sur la proportionnalité et les circonstances entourant cet accident lors des festivités.
Procès à Montpellier: réquisitions et accusations
Lors du deuxième jour du procès, l’avocat général Robert Bartoletti a déclaré: « Personne n’a dit qu’il voulait tuer des gens, mais il y a effectivement ce crime de violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner », a‑t‑il précisé au sujet de l’enquête. « C’est pas la faute à pas de chance, c’est la faute uniquement à son comportement, à sa peur, à sa panique, à son désir de se sauver, à son moi d’abord », a‑t‑il poursuivi, en évoquant le « drame absolu » de la perte d’un enfant, qui plus un « jour de fête ». Il a écarté la légitime défense, estimant qu’il n’y avait pour le conducteur « strictement aucun danger ». « Il y a d’un côté un arrachage de drapeau, et de l’autre un mort. Elle est où la proportionnalité »?

Le drame du 14 décembre et les faits
Le 14 décembre 2022, des dizaines de supporters arborant le drapeau marocain étaient descendus dans les rues du quartier de La Mosson, en périphérie de Montpellier, à l’issue de la demi‑finale remportée 2‑0 par la France. Certains, le visage dissimulé, ont mis le feu à des poubelles et procédé à des tirs de mortiers. Au même moment, William C., alors âgé de 20 ans et qui n’avait pas le permis de conduire, a décidé d’aller fêter la victoire de la France au volant de la Citroën C4 de sa mère, drapeau tricolore accroché à la portière. Il s’était retrouvé bloqué entre deux véhicules à un feu rouge, à proximité des supporters du Maroc, qui le chahutent et arrachent son drapeau français. William C. démarre alors en trombe, effectue un demi-tour sur les voies du tramway où se trouvent des dizaines de personnes et en percuté trois, dont Aymen, qui mourra peu après, et en blesse légèrement un autre. Sa cavale durera ensuite douze jours. Jeudi matin, il a réaffirmé que, pour lui, c’était un « accident » et qu’il n’avait « pas vu » qu’il renversait plusieurs personnes, mettant son geste sur le compte de la panique.

Condamnation et réactions
La cour criminelle de l’Hérault a condamné ce jeudi 23 octobre William Charif à la peine de 8 ans de prison pour la mort d’Aymen, 13 ans, après la demi‑finale de la Coupe du monde France Maroc. L’avocat général avait requis 12 ans de réclusion criminelle. « Excusez-moi » a déclaré en fin d’audience l’accusé. « J’ai un seul mot à ajouter, excusez-moi, pardon » a‑t‑il ajouté. Ses avocats avaient demandé soit l’acquittement pour cause de légitime défense ou la requalification des faits en homicide involontaire.