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Le 13 décembre, l’agence américaine de notation Moody’s a pris une décision inattendue en abaissant la note financière de la France. Cette démarche, effectuée en dehors du calendrier habituel, représente un défi majeur pour le nouveau Premier ministre, François Bayrou.
Une dégradation significative
Moody’s a fait passer la note de France de Aa2, avec une perspective négative, à Aa3. Cette notation joue un rôle crucial dans la détermination des taux d’emprunt que le pays peut obtenir sur les marchés. Plus la note est faible, plus les coûts d’emprunt augmentent, ce qui pourrait avoir des répercussions sur la gestion des finances publiques.
Réactions officielles
Le ministre des Finances, Antoine Armand, a pris acte de cette décision, soulignant que Moody’s a mis en avant les récents développements parlementaires et l’incertitude qui en découle concernant l’amélioration des finances. Cette situation survient à un moment où le pays est déjà en proie à des tensions politiques.
Un timing questionnable
La dégradation de Moody’s arrive neuf jours après qu’une motion de censure a été déposée par la gauche contre le budget de la Sécurité sociale, entraînant la chute du gouvernement précédent. Un membre du cabinet ministériel a exprimé sa surprise, notant que la décision aurait pu être prise immédiatement après la censure ou, au contraire, attendre pour maintenir la note, selon la situation du pays.
Les implications de cette note inquiètent le ministère des Finances, qui craint une réaction sévère des autres agences de notation comme Fitch et S&P Global Ratings. Les marchés pourraient-ils sanctionner la France pour son incapacité à faire voter un budget et à instaurer des mesures d’économie durables ?
Les précédentes évaluations de Moody’s
Fin octobre, Moody’s avait maintenu la note à Aa2 mais avait modifié sa perspective de « stable » à « négative », jugeant peu probable que le gouvernement réussisse à ramener le déficit à 5 % l’année prochaine. Cette évaluation faisait écho à celle de Fitch, qui avait également maintenu sa note à AA- avec une perspective négative en raison de risques liés à la politique budgétaire.
Une mission difficile pour le Premier ministre
À peine nommé, François Bayrou se trouve face à un défi de taille. La décision de Moody’s, qui a surpris même au sommet de l’État, intervient en dehors des périodes traditionnelles d’évaluation des agences de notation. Ce nouvel obstacle complique encore davantage la tâche du Premier ministre, alors que les attentes sont déjà élevées quant à sa capacité à stabiliser la situation économique du pays.