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Cette semaine, le *Figaro* nous présente des mots qui résonnent fortement dans l’actualité américaine, notamment autour de Donald Trump. Voici un aperçu de ces termes qui marquent les esprits.
Lundi : Retour – (re-tour) n. m.
Second cycle, sûrement riche d’enseignements.
Donald Trump est de retour au pouvoir aux États-Unis. Le mot vient du verbe latin tornare, qui signifie façonner au tour, arrondir. Pas certain qu’avec ce retour Trump soit dans cette disposition d’esprit. En 2020, il avait été prié par les électeurs de s’en aller, estimant que ce départ lui avait été volé. Le voici de nouveau à la Maison-Blanche ; ce sera sa maison, mais pas une case départ.
Homme d’affaires controversé, Trump est sur le devant de la scène américaine depuis des années. Ce retour est marqué par une victoire d’un cheval de retour, à la fois en force pour lui, et de manivelle pour ceux qui l’avaient déjà enterré. On peut être réélu sans retour en grâce auprès des médias internationaux, ce qui occasionne déjà des retournements de situation aux États-Unis.
Mardi : Prêter – (prê-té) n. m.
Accorder, sans forcément rechercher l’harmonie.
Hier, Donald Trump a prêté serment sur la Bible, un geste qui a fait de lui le président des États-Unis. Le mot vient du verbe latin praestare, qui signifie « mettre à disposition ». Cette prestation est le dernier acte d’une longue entreprise. Trump était prêt : depuis plusieurs années, il a beaucoup prêté, notamment en suscitant des rires avec son apparence.
Les États-Unis se prêtent à ce type de personnage. D’ailleurs, Trump a semblé prêter l’oreille aux préoccupations des Américains. Depuis sa victoire, les ralliements ont afflué, tout le monde veut lui prêter main forte.
Mercredi : Âge – (a-j’) n. m.
Ère annoncée par quelqu’un qui n’en manque pas.
Dans son discours d’investiture, Donald Trump a annoncé l’entrée des États-Unis dans un âge d’or. Le mot vient du latin populaire aetas, qui désigne le temps. Il se veut l’agent principal de ce nouvel âge qu’il annonce. Sitôt investi, il a agi en dévoilant son agenda et ses mesures.
Trump, avec son côté impérieux, pourrait être en mesure de composer un nouvel âge. Reste à voir s’il sera un âge de raison ou un âge tendre.
Jeudi : Mars – (mars’) adj.
Planète vantée par un non-aligné.
Donald Trump a désigné la planète Mars comme la prochaine ambition spatiale des États-Unis. Le mot désigne le dieu de la Guerre ; il n’est pas étonnant que le président fixe spontanément Mars plutôt que Vénus. Ses promesses martiennes s’inscrivent dans une stratégie d’ensemble destinée à mobiliser le pays.
Un coup de barre vers Mars, mais un chant de Mars suffira-t-il à gagner cette bataille technologique ambitieuse ?
Le mot du week-end : Verbaliser (ver-ba-li-zé) v. intr.
Punir par voie écrite.
À un automobiliste qui se plaignait d’avoir été verbalisé à un péage pour avoir voulu régler avec son téléphone, Emmanuel Macron a répondu sur TikTok. Le mot vient du latin verbum, qui signifie mot. Verbaliser a pris un sens juridique, mais au commencement des réseaux sociaux était le verbe.
On imagine la scène sur l’autoroute : un pandore expliquant au contrevenant qu’il ne peut pas payer par téléphone. Le procès-verbal n’en est pas resté aux paroles, le fautif a reçu la contravention. D’où l’intervention du président répondant à cette verbalisation abusive : « Car le mot, c’est le Verbe, et le Verbe, c’est Dieu » (Hugo).
