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Un jeune homme a été condamné à Nantes après avoir exprimé des menaces de mort à l’égard de ses collègues. Ce vendredi, il a comparu devant le tribunal correctionnel pour des propos alarmants tenus sur les réseaux sociaux, révélant un profil psychologique complexe.
Des menaces prises au sérieux
Au cours du week-end, dans une conversation privée sur Instagram, le prévenu a déclaré vouloir commettre une tuerie de masse, visant spécifiquement ses collègues de Grand Frais, un supermarché à Treillières. Il a également mentionné son intention de se procurer une arme à feu.
Ces déclarations ont suscité une vive inquiétude chez son interlocutrice, qui a rapidement alerté un ami, permettant ainsi de transmettre l’information aux autorités. Lundi, le jeune homme a été interpellé par le GIGN alors qu’il se rendait à son travail. Après un passage de deux jours en hôpital psychiatrique, il a été présenté jeudi au tribunal, où il a été reconnu coupable de menaces de mort, se voyant infliger une peine de dix mois de prison, avec un sursis probatoire de deux ans.
Une personnalité tourmentée
Lors de l’audience, le prévenu a expliqué que la conversation sur Instagram avait commencé de manière banale, autour de leurs mal-êtres respectifs. Il a partagé son historique de tentatives de suicide et a exprimé ses frustrations face à l’image négative de lui-même, décrivant son enfance marquée par des étiquettes telles que «inadapté» et «handicapé».
Interrogé sur ses motivations, il a admis avoir agi par «une envie d’attirer l’attention» et un «besoin de faire réagir». Il a également affirmé ne pas se percevoir comme un individu dangereux, se qualifiant de «neuro-atypique» et de HPI, tout en luttant avec un TDAH.
Selon une expertise psychiatrique, il présente des signes de dépression chronique, des obsessions liées à la mort, et un risque accru de comportements agressifs.
La défense et la réaction du tribunal
Me Karine Barbeoc’h, l’avocate du prévenu, a souligné qu’il ne s’agissait pas d’une mauvaise blague, mais d’un comportement résultant d’une psychologie complexe, marquée par une fascination pour le morbide. Elle a évoqué l’impact de ces menaces sur les collègues, qui ont exprimé leur inquiétude.
Le procureur de la République a demandé une peine d’un an de prison, assortie de trois ans de sursis, affirmant qu’il y avait un véritable risque de passage à l’acte si le jeune homme n’avait pas été arrêté. La procureure a insisté sur le fait qu’il ne semblait pas comprendre la peur que ses paroles avaient pu engendrer chez ses collègues.
En réponse, l’avocate a fait valoir que le jeune homme était entouré de collègues lors de l’audience, et qu’il souffrait d’un problème de santé, plaidant pour sa relaxe. Elle a demandé une injonction de soins psychologiques, ce qui a finalement été prononcé, accompagné d’une interdiction de paraître au magasin Grand Frais à Treillières.