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Négociations politiques : les effets du manque de sommeil en débat

by Sara
Négociations politiques : les effets du manque de sommeil en débat
Pays-Bas

Après plus de 24 heures de négociations ininterrompues, la coalition est parvenue à un accord sur la note de printemps. Un type de session qui n’avait pas duré aussi longtemps jusque tard dans la nuit depuis longtemps, soulevant des questions sur les conséquences du manque de sommeil lors de telles négociations.

Un marathon épuisant pour les négociateurs

Roxanne Bongers, chercheuse à l’Institut néerlandais du cerveau, exprime ses réserves quant à la productivité de cette longue session. « J’ai eu un moment d’hésitation en regardant le site ce matin », confie-t-elle. Selon elle, ce type d’effort prolongé est difficile à gérer car le manque de sommeil altère la concentration et la gestion des émotions, rendant la prise de décisions plus compliquée et plus impulsive.

Contrairement à une simple nuit de garde, les négociateurs n’ont pas commencé leur marathon la veille au soir, mais dès la journée précédente, ce qui aggrave la fatigue accumulée. Des études montrent que rester éveillé entre 17 et 19 heures équivaut à une capacité de conduite comparable à une personne avec 0,25 gramme d’alcool par litre de sang. Au-delà de 19 heures sans sommeil, ce serait comme si l’alcoolémie atteignait 0,5 gramme par litre.

Le rôle perturbateur du biorhythm

Outre le déficit de sommeil, les négociateurs ont aussi été confrontés à une perturbation de leur rythme biologique. « Notre corps s’attend naturellement à dormir la nuit et se met automatiquement en mode sommeil, ce qui complique encore plus le travail nocturne », explique Bongers. Ces effets renforcent l’impact négatif du manque de sommeil.

Pour autant, cette situation ne signifie pas que les décisions prises durant cette nuit blanche soient nécessairement mauvaises. L’experte souligne que les participants se sont surtout mis eux-mêmes en difficulté en luttant contre leur propre besoin de dormir.

Négociateurs politiques en session nocturne

Le chef du PVV, Wilders, a déclaré : « Nous n’avons pas du tout dormi, pas une minute, mais cela en valait la peine ».

Un parallèle avec l’histoire politique

Johan van Merriënboer, historien au Centre pour l’histoire parlementaire de Nimègue, compare cette nocturne intense aux pratiques d’après-guerre, à l’époque où Piet Lieftinck, futur directeur du FMI, était ministre des Finances (1945-1952). Ce dernier mettait à l’épreuve la résistance physique de ses collègues ministres, les soumettant à des séances exigeantes jusqu’au petit matin.

« Il était rare que les ministres obtiennent plus de crédits que ce que Lieftinck jugeait responsable. Il s’agissait d’une véritable épreuve d’endurance physique », précise Van Merriënboer.

Les négociations nocturnes dans l’histoire récente

Les débats interminables jusqu’à tard dans la nuit rappellent également la période du « cabinet combatif » de Den Uyl (1973-1977), durant laquelle les réunions du conseil des ministres s’éternisaient presque chaque semaine. Le temps était alors consacré surtout au débat sur tous types de sujets, y compris les préparations budgétaires.

Cette époque contrastait avec la méthode adoptée plus tard par les gouvernements Lubbers, où les décisions étaient prises individuellement au bureau du Premier ministre, qui confrontait isolément chaque ministre. « Il connaissait parfois mieux le sujet que le ministre compétent et les remettait à leur place. Ce que je ne vois pas chez Schoof », souligne l’historien.

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source:https://nos.nl/l/2563873

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