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Après une révolution fulgurante qui a renversé le gouvernement népalais en moins de 48 heures, des groupes de jeunes ont eu recours à l’intelligence artificielle pour sélectionner une personnalité devant représenter la population lors des négociations avec l’armée et l’administration intérimaire.
Le recours à l’IA s’inscrit dans un mouvement plus vaste porté par la génération Z, déterminée à transformer la scène politique du pays et à répondre aux frustrations liées à la corruption et au manque d’opportunités économiques.
Qui est derrière le choix et comment l’IA a été utilisée
Un collectif de jeunes nommé Hami Nepal, qui a joué un rôle central dans l’organisation des manifestations, a utilisé l’application ChatGPT pour générer une liste de candidats potentiels.
La démarche visait à établir un panorama des atouts et des faiblesses de chaque personnalité, afin d’éclairer la décision collective des manifestants avant les négociations officielles.
- Sushila Karki, ancienne présidente de la Cour suprême (73 ans).
- Balendra Shah, maire de Katmandou.
- Sagar Dakal, ingénieur.
- Somana Shrestha, femme politique.
Après de longs débats, les manifestants ont choisi Sushila Karki pour les représenter lors des discussions avec l’armée et la direction du gouvernement intérimaire.
Images des événements
Les manifestations ont été marquées par des actes violents et des incendies ciblant des symboles de l’État, y compris la résidence présidentielle.
Des milliers de personnes ont défilé dans les rues de Katmandou, affrontant souvent une répression policière sévère qui a fait de nombreuses victimes.
Gen Z : une dimension culturelle et numérique
Les protestations ont pris une forme culturelle marquée par des symboles inspirés de la culture pop. Les manifestants ont adopté le logo d’un crâne et d’os croisés, inspiré de l’anime « One Piece », comme emblème de rébellion et de liberté.
Parallèlement, Hami Nepal a animé des débats diffusés en direct sur YouTube pour discuter des enjeux constitutionnels, attirant des milliers de spectateurs à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Selon l’analyse utilisée par ChatGPT, Sushila Karki bénéficie d’une réputation d’intégrité, qualité qui l’aurait rendue apte à gagner la confiance de divers acteurs et à conduire des réformes en vue d’élections équitables.
Le maire de Katmandou a publiquement salué la démarche et a écrit que la mission du gouvernement intérimaire devait conduire le pays « vers une nouvelle direction », louant le courage et l’enthousiasme de la génération Z.
Réserves, divisions et précautions
Malgré l’enthousiasme pour l’usage de l’intelligence artificielle Népal, certains jeunes ont exprimé des réserves sur la légitimité d’une décision politique prise principalement via une plateforme numérique.
Un membre du mouvement a souligné que la modification des lois requiert « étude, crédibilité et mandat officiel du peuple », avertissant que l’utilisation exclusive d’outils comme ChatGPT pourrait être exploitée par des acteurs externes et entraîner des conséquences catastrophiques.
- Des voix réclament un mandat populaire et institutionnel plutôt qu’une simple approbation numérique.
- La plate-forme « Youth Against Corruption » connaît des tensions internes : bannissements d’utilisateurs et divisions autour de la modération.
- Cependant, ces dynamiques reflètent aussi la manière dont la génération Z mêle technologie, réseau social et action politique.
Enjeux à court et moyen terme
Le recours à l’intelligence artificielle Népal pour sélectionner un leader provisoire soulève plusieurs questions institutionnelles et démocratiques.
Parmi elles : la manière d’assurer la représentativité des décisions numériques, la protection contre les manipulations externes et l’articulation entre mobilisation en ligne et mécanismes constitutionnels formels.
Alors que le pays reste sous la pression des manifestations et de l’intervention militaire, la trajectoire politique du Népal dépendra de la capacité des acteurs à concilier innovation numérique et règles démocratiques établies.