Table of Contents
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a demandé à ses ministres de se montrer discrets au sujet de toute intention d’imposer la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie. Cette consigne vise à éviter un possible retrait du soutien américain, notamment de la part du président Donald Trump, qui pourrait faire marche arrière face à une annonce publique. Selon la presse israélienne, la prudence vise à ne pas compromettre un appui qui reste, selon Jérusalem, fragile.
Silence et gestion interne
Le quotidien Maariv rapportait mardi soir qu’un conseil politico-sécuritaire devait se tenir pour examiner la possibilité d’imposer la souveraineté en Judée et Samarie (nom employé en Israël pour la Cisjordanie). La réunion devait aussi aborder d’éventuelles ripostes contre l’Autorité palestinienne et les pays susceptibles de soutenir une telle démarche.
La tenue du conseil, initialement prévue au bureau de Netanyahu la veille, a finalement été reportée, sans explication ni nouvelle date annoncée. Des sources israéliennes citées par le journal ont indiqué que le dossier de l’imposition de souveraineté était traité «dans un calme total, sans déclarations publiques».
- Instruction clé : réduire au minimum toute prise de parole publique sur le projet.
- Motif évoqué : la crainte d’un retrait du soutien américain, malgré les relations privilégiées entre Tel Aviv et Washington (voir la fiche de Donald Trump : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/8/26/%D8%AF%D9%88%D9%86%D8%A7%D9%84%D8%AF-%D8%AA%D8%B1%D9%85%D8%A8).
Le projet E1 : un plan d’implantation stratégique
Le débat sur l’annexion est étroitement lié au projet d’implantation connu sous le nom d’«E1». En août, le ministre des Finances Bezalel Smotrich a approuvé un plan d’implantation dans la zone E1, relançant un dossier bloqué depuis des décennies sous pression internationale.
Le projet E1 vise à relier Jérusalem à plusieurs colonies situées à l’est, ce qui pourrait isoler la ville des territoires palestiniens et restreindre tout futur développement palestinien.
- Objectif affiché : connecter Jérusalem à des implantations comme Ma’ale Adumim (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2025/8/19/%D9%85%D8%B9%D8%A7%D9%84%D9%8A%D9%87-%D8%A3%D8%AF%D9%88%D9%85%D9%8A%D9%85-%D8%AA%D9%88%D8%B3%D8%B9-%D8%A7%D8%B3%D8%AA%D9%8A%D8%B7%D8%A7%D9%86%D9%8A-%D8%B4%D8%B1%D9%82-%D8%A7%D9%84%D9%82%D8%AF%D8%B3).
- Conséquence pratique : confiscation de terres palestiniennes et création de nouvelles colonies, limitant toute expansion palestinienne.
Contexte international et échéance à l’ONU
La discussion sur l’imposition de la souveraineté intervient à quelques jours de l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, où plusieurs pays occidentaux envisagent d’annoncer une reconnaissance de la Palestine. Maariv évoque la possibilité d’un «événement dramatique» regroupant plusieurs États prêts à reconnaître la Palestine à l’occasion de la session de septembre.
La Belgique a officiellement déclaré son intention de reconnaître la Palestine lors d’une session de l’ONU, tandis que la France serait pressentie pour conduire l’initiative. En Israël, certains estiment que les États-Unis chercheront à empêcher que l’événement se tienne sur le sol américain (voir New York : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/12/29/%D9%86%D9%8A%D9%88%D9%8A%D9%88%D8%B1%D9%83).
- Mesures américaines évoquées : refus d’entrée pour certaines personnalités palestiniennes, illustrant la volonté de restreindre des démarches sur le sol US (fiche Mahmoud Abbas : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2010/12/7/%D9%85%D8%AD%D9%85%D9%88%D8%AF-%D8%B9%D8%A8%D8%A7%D8%B3).
- Scénarios alternatifs : transfert possible de l’initiative en Europe, par exemple à Genève, si elle ne peut se tenir à New York.
Mesures récentes et droit international
La décision américaine d’annuler des visas pour plusieurs responsables palestiniens a été annoncée vendredi, au moment où plusieurs pays occidentaux se préparaient à reconnaître la Palestine. Cette mesure illustre la tension croissante entre les démarches diplomatiques et les réactions de Tel Aviv et de ses alliés.
Depuis le 7 octobre 2023 et le déclenchement de son offensive sur la bande de Gaza, Israël a intensifié des actions en Cisjordanie et à Gaza : démolitions de maisons, déplacements de populations, confiscations de terres et accélération de la colonisation en Cisjordanie, préparant selon ses détracteurs une éventuelle imposition de souveraineté.
- La communauté internationale, et en particulier l’ONU, considère la colonisation en territoires palestiniens comme illégale et estime qu’elle compromet la solution à deux États (voir cadre légal : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2016/1/16/%d8%a7%d9%84%d8%b4%d8%b1%d8%b9%d9%8a%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d8%af%d9%88%d9%84%d9%8a%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d8%b9%d8%af%d9%84-%d8%a7%d9%84%d9%85%d8%b3%d8%aa%d8%ad%d9%8a%d9%84 and two-state overview: https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2016/12/30/%D8%AD%D9%84-%D8%A7%D9%84%D8%AF%D9%88%D9%84%D8%AA%D9%8A%D9%86-%D8%AD%D8%AF%D9%88%D8%AF-%D9%85%D8%A7-%D9%82%D8%A8%D9%84-%D9%87%D8%B2%D9%8A%D9%85%D8%A9-67).
- Conséquence pratique : la colonisation rend plus difficile la viabilité territoriale d’un futur État palestinien et accroît les tensions régionales (contexte Gaza : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/19/%D8%BA%D8%B2%D8%A9).