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Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a accusé lundi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de traîner les États-Unis dans un « désastre » au Moyen-Orient. Selon lui, Netanyahu influence la politique américaine, dictant la position du président Donald Trump concernant les tensions Iran-Israël, le conflit à Gaza, ainsi que les opérations des rebelles houthis en Israël et dans la mer Rouge.
Des accusations graves contre Netanyahu
Abbas Araghchi a déclaré sur le réseau social X que « Netanyahu s’immisce directement dans le gouvernement américain pour l’entraîner vers un autre désastre dans notre région ». Il a mis en garde contre toute « erreur contre l’Iran », soulignant que le Premier ministre israélien tente « effrontément de dicter ce que le président Trump peut ou ne peut pas faire dans sa diplomatie avec l’Iran ».
Le chef de la diplomatie iranienne a évoqué le soutien des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le groupe militant palestinien Hamas à Gaza, ainsi que les frappes américaines en représailles contre les rebelles houthis au Yémen, alliés de Téhéran, qui ciblent Israël et la navigation dans la mer Rouge.
Araghchi a accusé ces soutiens « mortels » apportés par Washington au « génocide » mené par Netanyahu à Gaza et à la guerre menée au nom de ce dernier au Yémen d’avoir « n’apporté aucun bénéfice au peuple américain ».
Dimanche, Netanyahu a pointé du doigt l’Iran et promis des représailles après qu’un missile lancé par les Houthis a frappé aux alentours de l’aéroport international Ben Gourion en Israël. L’Iran a nié toute implication dans cette attaque.
Négociations nucléaires en suspens
Les propos d’Araghchi interviennent alors que la dernière session de négociations nucléaires avec les États-Unis, prévue samedi, a été reportée pour des « raisons logistiques » selon le médiateur omanais. Depuis le 12 avril, trois sessions ont eu lieu, marquant le plus haut niveau de contact entre les deux pays depuis le retrait américain de l’accord historique avec Téhéran en 2018, durant le premier mandat de Donald Trump.
Netanyahu réclame le démantèlement complet du programme nucléaire iranien, insistant sur un accord crédible qui doit « supprimer la capacité de l’Iran à enrichir l’uranium pour des armes nucléaires » et empêcher le développement de missiles balistiques.
Dimanche, Trump a affirmé qu’il n’accepterait que le « démantèlement total » du programme nucléaire iranien, tout en se disant ouvert à la discussion sur un programme civil destiné à la production d’électricité.
Araghchi a exhorté lundi les États-Unis à abandonner leurs positions « irréalistes et illogiques » afin de parvenir à un accord. Il a indiqué lors d’un entretien téléphonique avec la chef de la politique étrangère européenne, Kaja Kallas, que Téhéran est capable de répondre aux préoccupations liées à la possibilité que l’Iran acquière des armes nucléaires et que « la conclusion d’un accord est à portée de main ».
Une diplomatie conditionnée au respect mutuel
Le ministre iranien a également exprimé la volonté de reprendre les négociations diplomatiques avec la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, parties prenantes de l’accord nucléaire de 2015 désormais en suspens.
Les pays occidentaux accusent régulièrement Téhéran de chercher à se doter d’armes nucléaires, ce que l’Iran dément catégoriquement.
Araghchi a insisté sur le fait que si l’objectif est d’empêcher l’Iran de posséder une arme nucléaire, « un accord est réalisable et il n’existe QU’UN SEUL CHEMIN pour y parvenir : la DIPLOMATIE fondée sur le RESPECT MUTUEL et les INTÉRÊTS MUTUELS ».