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Newsweek avertit sur la famine mortelle imminente au Soudan
Des responsables américains mettent en garde contre l’aggravation de la famine provoquée par la guerre en cours au Soudan et l’interdiction des aides humanitaires, suggérant qu’elle pourrait devenir la plus meurtrière depuis plus d’une décennie. Dans un rapport de Newsweek rédigé par Mandy Taheri, il est souligné que la guerre civile qui sévit depuis seize mois entre les forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide a causé des effets humanitaires dévastateurs.
La portée de la crise humanitaire
Selon l’ONU, près de 10,7 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays et plus de 14 000 personnes ont perdu la vie. Ce conflit a provoqué un désastre humanitaire d’une ampleur alarmante.
Une famine déclarée dans le camp de Zamzam
Le 1er août, la Commission de révision de la famine, rendant compte de l’Analyse intégrée de la sécurité alimentaire, a déterminé qu’il y avait de la famine dans le camp de Zamzam, situé au nord du Darfour. C’est la troisième fois que la commission utilise cette classification.
Elle déclare famine dans une zone donnée lorsque :
- 20 % des foyers subissent un manque aigu de nourriture,
- 30 % des enfants souffrent de malnutrition sévère,
- Le taux de mortalité quotidien dépasse deux personnes pour 10 000.
Conditions alarmantes à Zamzam
Le camp de Zamzam est l’un des plus grands camps de personnes déplacées à l’intérieur du Soudan, abritant plus de 500 000 déplacés, avec des estimations grimpant jusqu’à 800 000 personnes. Le camp est en proie à des afflux incessants de nouveaux arrivants, alors que des inondations menacent de contaminer les infrastructures d’eau et d’assainissement.
Dans son rapport récent, la Commission note que « les principaux facteurs derrière la famine dans le camp de Zamzam sont le conflit et l’absence d’accès à l’aide humanitaire », précisant que les factions belligérantes ont empêché l’entrée de nourriture et d’autres aides cruciales.
Une crise qui s’amplifie
Deux responsables américains, s’exprimant sous couvert d’anonymat, ont indiqué à des journalistes que cette famine pourrait surpasser celle de la Somalie en 2011, qui avait fait environ 250 000 morts, dont la moitié d’enfants de moins de cinq ans. Samantha Power, directrice de l’Agence américaine pour le développement international, a déclaré que « cette famine est entièrement d’origine humaine, soutenue par des sponsors externes, où la famine est utilisée comme arme de guerre, et où l’accès à la nourriture et aux compléments nutritionnels vitaux est bloqué pour ceux qui en ont besoin ».
Une situation critique pour les enfants
Power a également souligné que l’insécurité alimentaire s’étend au-delà du camp de Zamzam avec plus de 90 % des enfants examinés par les organisations humanitaires dans le centre du Darfour (plus de 4 000 enfants dans cinq sites) souffrant d’une forme de malnutrition aiguë. La revue Newsweek rappelle que l’ampleur de la famine au Soudan est massive, avec environ 25,6 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population soudanaise, confrontées à une famine aiguë, dont plus de 755 000 personnes se trouvent au bord de la famine.