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Le président Daniel Ortega et sa femme, Rosario Murillo, ont renforcé leurs pleins pouvoirs au Nicaragua grâce à une réforme constitutionnelle validée par le Parlement. Cette mesure leur confère une emprise totale sur les organes de l’État et sur la société civile.
Consolidation du pouvoir au Nicaragua
Jeudi 30 janvier, Ortega et Murillo ont vu leur pouvoir absolu confirmé, avec une réforme constitutionnelle qui a été approuvée par l’Assemblée nationale. Cette dernière a annoncé que la loi de réforme de la Constitution du Nicaragua était « approuvée dans son intégralité ».
Le projet de loi, adopté en novembre par un Parlement dominé par le Front Sandiniste de Libération Nationale (FSLN), introduit plusieurs changements, notamment la désignation de Murillo en tant que « co-présidente », permettant ainsi aux deux leaders d’être élus tous les six ans, contre cinq ans auparavant. Le Parlement a également voté une rétroactivité de cette mesure, prolongeant ainsi leur mandat jusqu’en 2028.
Contrôle accru sur la société et la presse
Rosario Murillo a qualifié cette adoption de réforme comme l’ouverture d’un « nouveau chapitre » pour le Nicaragua, le présentant comme un « modèle de démocratie directe ». Cependant, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme a exprimé ses inquiétudes, affirmant que ces changements augmentent les violations des libertés civiles et politiques.
Reed Brody, un avocat américain, a déclaré que ces mesures marquent « la destruction de l’État de droit » et renforcent le pouvoir absolu d’Ortega et Murillo. Depuis les manifestations de 2018, au cours desquelles 320 personnes ont été tuées, le couple a intensifié son contrôle.
La réforme stipule que l’État surveillera la presse et l’Église pour éviter qu’elles ne soient influencées par « des intérêts étrangers ». Elle officialise également le retrait de la nationalité pour ceux jugés « traîtres à la patrie », affectant environ 450 personnes déjà expulsées.
Création de nouvelles forces de sécurité
La réforme inclut la création d’une « police volontaire » constituée de civils pour soutenir les forces de sécurité. Plus de 15 000 civils ont prêté serment pour devenir ces « policiers volontaires », une initiative critiquée par l’opposition qui évoque un caractère paramilitaire.
Ce développement rappelle les interventions violentes d’hommes encagoulés lors des manifestations de 2018, qui ont été réprimées avec force.