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Nigeria: une femme brûlée pour blasphème et tensions religieuses

by charles
Nigéria

Ce week-end d’août 2025, une femme a été brûlée vive par une foule à Kasuwan-Garba, dans le district de Mariga, État du Niger, au Nigeria, après avoir été accusée de blasphème envers le prophète Mahomet. Cet incident s’inscrit dans un contexte de violences interconfessionnelles et relance le débat sur le blasphème au Nigeria. Selon la police locale, il s’agit d’une « attaque collective » et les autorités exhortent au calme pendant que les enquêtes se poursuivent, a déclaré Wasiu Abiodun, porte-parole de la police de l’État du Niger, dans un communiqué. La victime a été identifiée comme Amaye, originaire de Katsina, dans le nord-ouest du pays.

Kasuwan-Garba: blasphème au Nigeria, charia et justice populaire

Dans la communauté de Kasuwan-Garba, les autorités indiquent que l’incident est survenu lors d’un rassemblement public où des propos jugés blasphématoires envers le prophète ont été tenus. Selon Wasiu Abiodun, la police a condamné tout acte de justice populaire et a exhorté la population à rester calme pendant que les agresseurs sont recherchés. La pratique religieuse et l’application de la charia s’applique dans douze États du nord du Nigeria, et le blasphème est théoriquement passible de la peine de mort, bien que les procédures passent par les tribunaux compétents.

Porte-parole de la police nigérienne lors d'un point d'information
Porte-parole de la police nigérienne lors d’un point d’information sur l’incident.

Dans les années récentes, des exemples de justice extrajudiciaire ont été rapportés: en juin 2023, Usman Buda, un boucher de Sokoto, a été lapidé à mort pour blasphème, un drame qui a été suivi par Deborah Samuel, une étudiante chrétienne, tuée par des camarades musulmans pour une accusation similaire. Des condamnations à mort ont aussi été prononcées contre deux religieux musulmans et un chanteur de gospel musulman par des tribunaux de la charia de Kano, sans exécution pour l’instant, avaient fait appel de leurs condamnations.

Réactions officielles et cadre juridique

Les autorités ont réitéré leur condamnation de tout acte de justice populaire et ont appelé au calme, rappelant que le droit et les procédures judiciaires doivent prévaloir dans les affaires de blasphème. En théorie, dans douze États du nord du Nigeria, la charia islamique s’applique parallèlement au droit commun et le blasphème peut être puni par des peines sévères, mais les condamnations se font par les tribunaux compétents.

Le Nigeria compte environ 220 millions d’habitants et affiche une répartition à peu près égale entre musulmans et chrétiens, ce qui rend la situation volatile dans certaines régions. Les tensions religieuses demeurent une constante géographique et sociale du pays, et les autorités appellent à éviter tout embrasement et à laisser la justice suivre son cours.

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