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Ce jeudi marque un jour-clé dans la détermination de l’administration américaine à réassertir sa puissance économique à travers la mise en œuvre de nouvelles surtaxes douanières, baptisé par Donald Trump lui-même le « Jour-J » pour ces droits de douane. Entrées en vigueur à 4h01 GMT, ces mesures visent à corriger ce que Washington considère comme un déséquilibre commercial avec plusieurs de ses partenaires, dont l’Union européenne, le Japon, la Corée du Sud, l’Inde, le Brésil, et le Mexique.
Une nouvelle guerre commerciale à l’échelle mondiale
Les surtaxes, qui varient entre 15% et 41%, représentent une réponse ferme à ce que l’administration Trump qualifie de pratiques déloyales de certains partenaires commerciaux. Avant leur application, le taux moyen effectif d’importation aux États-Unis était de 18,4 %, le plus élevé depuis 1933. Selon les analystes, cette hausse devrait porter ce taux à près de 20 %, un sommet historique depuis la crise économique mondiale des années 1930.
Ces mesures concernent particulièrement l’Union européenne, le Japon et la Corée du Sud, avec des taux minimum de 15 %, notamment pour des produits phares tels que l’automobile, l’aéronautique, ou encore le soja. Donald Trump a affirmé que « des milliards de dollars de droits de douane » allaient désormais affluer vers le trésor américain, une affirmation relayée avec enthousiasme sur son réseau Truth Social.
Les enjeux économiques et géopolitiques
Parmi ses intentions affichées, le président américain veut également étendre la taxation aux produits pharmaceutiques et aux semi-conducteurs, avec une proposition d’une taxe pouvant atteindre 100 % sur ces derniers. Ces mesures s’inscrivent dans une stratégie de rééquilibrage commercial, visant à réduire le déficit annoncé de 60 milliards de dollars dès juin dernier. La volonté est aussi de réaffirmer la puissance économique des États-Unis dans un contexte de tensions accrues avec diverses nations, notamment la Chine, cible historique d’une escalade tarifaire précédente avec des droits pouvant dépasser les 100 %.
Les réponses des partenaires et la course à la diversification
Plusieurs pays tentent de négocier pour atténuer l’impact de ces surtaxes, notamment la Suisse, qui a envoyé ses représentants à Washington pour essayer de faire évoluer leur taux. Poursuivant une stratégie de diversification, le Mexique a réussi à obtenir une prolongation de 90 jours pour échapper aux nouvelles taxes, tandis que le Canada doit faire face à une surtaxe de 35 % depuis août, avec des autorités canadiennes relativisant l’impact de cette mesure.
Donald Trump a également signé un décret imposant une surtaxe de 50 % au Brésil, comme représailles pour des accusations d’ingérence. L’Inde, quant à elle, voit ses droits de douane passer à 50 % sur certains produits dans trois semaines, alors qu’elle est accusée de ne pas ouvrir suffisamment son économie ou d’acheter du pétrole russe en violation des sanctions occidentales.
Les relations internationales et leur impact économique
Ces décisions elevées au rang de symbole de puissance nationale soulèvent aussi des inquiétudes quant aux effets négatifs sur la croissance économique mondiale. Selon certains économistes, elles pèseront sur l’inflation, qui a atteint 2,6 % en juin aux États-Unis, et pourraient freiner la croissance, estimée à moins de 1 % en rythme annualisé dans le second semestre.
Les pays commencent à s’adapter à cette nouvelle donne, certains, comme la Brésil, cherchant à diversifier leurs débouchés via des recours à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), tandis que la coopération économique entre le Canada et le Mexique s’intensifie pour limiter leur dépendance aux États-Unis.