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Nouvelle attaque par drone sur un champ pétrolier au Kurdistan irakien

by Sara
Nouvelle attaque par drone sur un champ pétrolier au Kurdistan irakien
Irak

Le service antiterroriste de la région du Kurdistan en Irak a annoncé jeudi qu’une attaque par drone a visé le champ pétrolier de Tawke, géré par la société norvégienne DNO, dans la région de Zakho au nord du pays. Il s’agit du deuxième assaut ciblant ce champ depuis le début d’une série d’attaques par drones en début de semaine.

Cinq champs pétroliers dans la région du Kurdistan ont été touchés par des attaques similaires cette semaine. Bien que ces actions n’aient pas causé de pertes humaines, elles ont provoqué une baisse significative de la production, estimée entre 140 000 et 150 000 barils par jour, ainsi que la fermeture de plusieurs sites à cause des dommages subis sur les infrastructures.

Le ministère des Ressources naturelles a fermement condamné ces attaques qualifiées de terroristes, visant à déstabiliser les infrastructures économiques du Kurdistan et à mettre en danger la sécurité des employés civils du secteur pétrolier. Il a souligné l’ampleur des dégâts causés aux installations pétrolières.

Le ministère appelle toutes les parties concernées au sein du gouvernement fédéral et de la communauté internationale à intervenir rapidement pour protéger la vie des civils et assurer la sécurité énergétique, tout en empêchant toute nouvelle attaque contre le secteur pétrolier kurde.

Au cours des dernières semaines, l’Irak, notamment la région du Kurdistan, a été le théâtre de plusieurs attaques par drones et missiles dont les responsables n’ont pas été clairement identifiés. Les autorités kurdes ont récemment abattu un drone piégé près de l’aéroport international d’Erbil.

Aucune organisation n’a revendiqué ces attaques, tandis que Bagdad s’est engagé à ouvrir une enquête pour élucider ces événements. Cependant, un responsable kurde anonyme a accusé les forces du Hachd al-Chaabi, une coalition de milices irakiennes pro-Téhéran intégrée aux forces gouvernementales, d’être à l’origine de ces agressions.

Ce même responsable a déclaré à l’Agence France-Presse que le gouvernement irakien porte la responsabilité de ces attaques étant donné qu’il finance ces milices qui ciblent les infrastructures pétrolières.

Le 3 juillet dernier, les autorités du Kurdistan avaient déjà imputé aux milices du Hachd al-Chaabi une attaque par drone visant l’aéroport d’Erbil, qui abrite une base des forces de la coalition internationale dirigée par Washington contre le groupe État islamique.

Ces agressions surviennent alors que les tensions entre Bagdad et Erbil s’aggravent, notamment au sujet des exportations pétrolières du Kurdistan, qui ont été stoppées via le port de Ceyhan en Turquie depuis la fermeture du pipeline par Ankara en 2023, suite à des litiges juridiques et des problèmes techniques.

Dans un communiqué diffusé la veille, l’Association de l’industrie pétrolière du Kurdistan (APIKOR), qui regroupe huit compagnies pétrolières internationales opérant dans la région, a indiqué que la majorité de ses membres, y compris celles dont les champs n’ont pas été directement touchés, ont décidé de suspendre leur production, réduisant ainsi de plus de 200 000 barils par jour l’extraction de pétrole.

Le porte-parole de l’association, Miles Caggins, a affirmé que leurs membres s’engagent à reprendre la production et la vente de pétrole dès que possible. Il a également précisé que le pétrole serait prêt à être acheminé via le pipeline Irak-Turquie dès qu’un accord sera trouvé entre Bagdad, Erbil et les entreprises concernées.

Les raisons derrière les attaques

Fadhil Abu Ragheb, expert en sécurité et affaires militaires, analyse que ces attaques contre le secteur pétrolier en Irak résultent d’une combinaison de facteurs, principalement la volonté d’entraver la croissance économique dans ces régions. Il insiste cependant sur le fait que les racines de ces agressions sont profondément politiques et dépassent les frontières irakiennes.

Selon lui, plusieurs pays de la région pourraient soutenir ou inciter certains groupes à perpétrer ces attaques dans le but de déstabiliser la situation ou de promouvoir une propagande politique.

Il souligne également la diversité des acteurs impliqués dans ces attaques, chaque groupe ayant ses propres objectifs, ce qui complique l’identification précise des auteurs. Par exemple, les attaques visant les radars dans la province de Thi Qar ou le camp de Taji au sud de l’Irak ne proviennent pas des mêmes entités que celles frappant l’aéroport de Kirkouk au nord, ou les puits pétroliers.

Abu Ragheb met en garde contre les impacts négatifs de ces actions sur le climat des affaires en Irak, envoyant un message alarmant aux investisseurs internationaux sur la fragilité sécuritaire du pays, qui reste un environnement peu attractif pour les investissements.

Il conclut que les origines de ces crises sont essentiellement politiques, liées aux conflits autour du partage des gains, des postes gouvernementaux, des contrats et des ressources, ce qui pèse lourdement sur l’économie irakienne dans son ensemble.

source:https://www.aljazeera.net/news/2025/7/17/%d9%87%d8%ac%d9%88%d9%85-%d8%ac%d8%af%d9%8a%d8%af-%d8%a8%d9%83%d8%b1%d8%af%d8%b3%d8%aa%d8%a7%d9%86-%d8%a7%d9%84%d8%b9%d8%b1%d8%a7%d9%82-%d9%88%d8%a7%d9%84%d9%85%d8%b3%d9%8a%d8%b1%d8%a7%d8%aa

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