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Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie se trouve face à un défi de taille : obtenir une aide financière cruciale de l’État pour relancer le contrat social de l’archipel, en proie à une crise depuis l’insurrection du 13 mai. Cette crise a révélé l’inefficacité d’un modèle économique qui n’a pas réussi à atteindre ses objectifs de « rééquilibrage » pour la population kanak, entraînant une impasse budgétaire en raison de l’absence de réformes nécessaires. Actuellement, l’État conditionne son aide à la mise en œuvre de ces réformes.
Visite à Paris pour convaincre l’État
À partir du vendredi 15 novembre, Louis Mapou, président indépendantiste du gouvernement local, se rendra à Paris avec une délégation de la Nouvelle-Calédonie. Leur objectif est de persuader l’exécutif national de l’efficacité du plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction, connu sous l’appellation PS2R. Un rendez-vous à l’Élysée est prévu pour vendredi, suivi d’un autre à Matignon le lundi 18 novembre. Ce plan a été présenté pour la première fois au public à Nouméa le 17 octobre en présence de François-Noël Buffet, ministre des Outre-mer.
Soutien politique pour le PS2R
Louis Mapou a récemment reçu le soutien de Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, et de Gérard Larcher, président du Sénat. Ces derniers se sont rendus à Nouméa du 10 au 13 novembre et ont promis d’appuyer les amendements que les élus néo-calédoniens proposeront dans le projet de loi de finances 2025. Ces amendements visent à maintenir jusqu’à mi-2025 le dispositif de chômage partiel financé par l’État.
Un plan structuré autour de quatre piliers
Le PS2R prévoit diverses mesures d’urgence pour 2024-2025 afin de sauver un système économique affaibli, ayant perdu près du quart de son PIB depuis le 13 mai. Le plan repose sur quatre grands piliers : l’attractivité de l’économie, la viabilité de la protection sociale, l’efficacité des institutions et la restauration du vivre-ensemble.
Constats et consultation citoyenne
Les analyses menées par les institutions, les acteurs économiques et la société civile mettent en lumière une économie trop dépendante de l’exploitation peu rentable du nickel, un millefeuille administratif local inefficace, des coûts de santé exagérés, une crise du logement persistante et une inadéquation du système éducatif. Une consultation en ligne a été ouverte pour les Néo-Calédoniens, attirant 3 000 participants, majoritairement issus des quartiers favorisés de Nouméa. Louis Mapou a souligné l’importance d’obtenir l’adhésion la plus large possible, qualifiant ce soutien d’« élément essentiel de la réussite de ce projet ».