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Abdullah Ocalan, le leader historique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), a récemment exprimé son souhait de voir la lutte armée se transformer en un processus politique et légal. Après des années de silence, Ocalan, qui a cofondé le PKK en 1978, a fait ces déclarations depuis sa prison, où il est incarcéré depuis 1999.
Un Appel à la Paix
Lors d’une visite en prison, Ocalan a déclaré : « Si les conditions sont réunies, j’ai le pouvoir théorique et pratique de déplacer ce processus du terrain du conflit et de la violence au plan légal et politique. » Cet échange a eu lieu avec un député du parti pro-kurde Dem, une première depuis 2020.
Contexte Politique
Ses propos surviennent après un appel provocateur du parti d’extrême droite MHP, allié du président Recep Tayyip Erdogan, qui a exhorté Ocalan à dissoudre le PKK et à mettre fin au terrorisme. Erdogan a décrit cette éventualité comme une « opportunité historique ». Ocalan semble avoir répondu à ce défi, suggérant une nouvelle direction pour un groupe impliqué dans une guerre qui a causé plus de 40 000 morts.
Un Passé Tourmenté
Ocalan est détenu sur l’île d’Imrali, au sud d’Istanbul, après avoir été arrêté au Kenya en 1999. Initialement condamné à mort, sa peine a été commuée en réclusion à perpétuité après l’abolition de la peine capitale. Ce n’est pas la première fois qu’il appelle à abandonner la lutte armée, le dernier appel daté de la période de trêve entre 2013 et 2015, connue sous le nom de « processus de solution ».
Violence Récente
Les déclarations d’Ocalan surviennent alors qu’une attaque meurtrière a eu lieu contre le site de l’Industrie Aérospatiale en Turquie, revendiquée par des membres du PKK, entraînant la mort de cinq personnes et blessant 22 autres. Cet attentat a été condamné par toutes les forces politiques en Turquie, y compris le parti Dem, dont le leader, Selahattin Demirtas, incarcéré depuis 2016, a également plaidé pour un processus de paix.
Réactions et Répercussions
En réponse à cet attentat, la Turquie a intensifié ses bombardements sur des cibles en Syrie et en Irak, affirmant avoir détruit des bases du PKK et tué 59 membres. Toutefois, des forces démocratiques syriennes, appuyées par les États-Unis, ont rapporté que ces frappes avaient également causé des pertes civiles, faisant état de 12 morts et 25 blessés.