La Commission des Nations Unies aux droits de l’homme a vivement condamné ce lundi l’assassinat de six journalistes palestiniens, dont les correspondants d’Al Jazeera Anas Al-Sharif et Mohamed Qaraqa, tués lors d’un bombardement de leur tente à Gaza par l’armée israélienne. Cette tragédie est considérée comme une violation flagrante du droit international humanitaire.
La Commission a publié un message sur la plateforme X, soulignant l’obligation d’Israël à respecter et protéger tous les civils dans la bande de Gaza, y compris les journalistes. Elle a fermement dénoncé le meurtre de ces six journalistes, ciblés dans leur lieu de travail, et a appelé à un accès immédiat, sûr et sans entraves pour tous les médias internationaux dans ce territoire soumis à un conflit intense depuis près de 22 mois.
Le porte-parole de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies a insisté sur la nécessité pour Israël de protéger les journalistes au lieu de les cibler, exprimant une vive inquiétude quant aux intentions israéliennes à travers ces attaques.
Une attaque meurtrière ciblée
Les frappes d’un drone israélien dimanche soir ont causé la mort d’Anas Al-Sharif, figure emblématique de la couverture médiatique de la guerre à Gaza, ainsi que de Mohamed Qaraqa et de trois membres de l’équipe de tournage. Leur tente se trouvait devant la porte du complexe médical Al-Shifa à Gaza.
Cette attaque intervient après plusieurs mois de menaces et d’incitations répétées du porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, qui visait particulièrement le journaliste Al-Sharif.
Plus tôt dans la journée, le bureau officiel de la communication à Gaza a annoncé le décès du journaliste Mohamed Al-Khalidi, gravement blessé lors du même bombardement ciblant la tente des journalistes près de l’hôpital Al-Shifa.
Avec ce nouvel assassinat, le nombre de journalistes palestiniens tués depuis le déclenchement de l’offensive en octobre 2023 s’élève désormais à 238, selon les autorités locales.
Un acharnement contre la liberté de la presse
Malgré le conflit meurtrier qui sévit depuis plus de 22 mois, Anas Al-Sharif et Mohamed Qaraqa n’ont cessé de rapporter les événements, documentant les conséquences dévastatrices des bombardements israéliens continus.
Les organisations et syndicats de journalistes, tant palestiniens qu’internationaux, ont exprimé leur profonde douleur pour la perte de l’équipe d’Al Jazeera, dénonçant cette attaque comme une tentative délibérée d’étouffer la voix et l’image du conflit. Ils considèrent cet acte comme une atteinte directe à la liberté d’expression.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël, soutenu par les États-Unis, mène une campagne qualifiée de génocide à Gaza, marquée par des massacres, des privations, des destructions massives et des déplacements forcés, en dépit des appels internationaux et des ordres de la Cour internationale de justice pour cesser ces actions.
Les ravages de cette offensive ont causé la mort de plus de 61 400 personnes, blessé plus de 153 000, et engendré des milliers de disparus ainsi que des centaines de milliers de déplacés, avec une crise humanitaire aiguë qui continue de faire de nombreuses victimes, notamment parmi les enfants.