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À l’approche de la mythique course Paris-Roubaix, les organisateurs et journalistes se rassemblent pour une ultime reconnaissance des redoutables sections pavées. Ces portions de route, bien connues pour leur dangerosité, sont prêtes à accueillir les coureurs dans des conditions éprouvantes.
Un parcours historique au cœur du Nord de la France
Située sur une route pittoresque du Nord de la France, le paysage s’étend jusqu’à Valenciennes, baigné par un soleil printanier exceptionnel. À l’horizon, la centrale thermique de Bouchain émet des volutes de fumée, rappellant l’industrie qui a façonné cette région. Des signes de pauvreté y sont visibles : des visages marqués par le travail dans les mines, une réalité décrite par l’écrivain Édouard Louis.
Des panneaux jaunes avec des flèches noires marquent le parcours de la 121e édition de *l’Enfer du Nord*. L’un des chemins, reliant les bourgades de Famars et Artres, n’est même pas nommé sur la carte. Bien que ce soit le plus court chemin entre ces deux points, emprunter cette route sans un véhicule adapté semble insensé.
Rénovation artisanale des pavés
Les pavés mesurent 15 cm de chaque côté et pèsent environ 14 kg chacun. Ils sont taillés dans le granit ou le grès et ont été initialement posés à la main après la Première Guerre mondiale. Aujourd’hui, des élèves de lycées agricoles, des agriculteurs et des membres de l’association Les Amis de Paris-Roubaix continuent ce travail de rénovation.
Ces pavés ne sont pas tous parfaitement alignés, offrant un défi aux cyclistes avec des trous et des creux qui peuvent facilement piéger une roue de vélo. Lors d’une journée pluvieuse, ces sections deviennent particulièrement redoutables.
Un secteur clé : le numéro 23
Le tronçon allant de Famars à Artres a été désigné comme le secteur pavé numéro 23 par l’Amaury Sport Organisation. Ce dimanche, les coureurs auront déjà parcouru 133,8 km de route, y compris sept autres sections, avant d’aborder cette portion de 1,2 km.
Bien que ce secteur puisse sembler insignifiant par rapport à d’autres, Thierry Gouvenou, le responsable du parcours, a exprimé sa satisfaction de pouvoir l’intégrer à la course pour la première fois depuis 2014.
Tradition et reconnaissance
La reconnaissance des pavés commence traditionnellement chez Françoise, un café simple à Troisvilles, avant le premier tronçon de la course. Ce lieu est devenu un point de ralliement pour les organisateurs depuis les années 80, remplis d’articles de presse et de souvenirs de cyclisme.
Le parcours complet s’étend sur 55,3 km jusqu’à Roubaix, avec des sections redoutées telles que la Trouée d’Arenberg et le Bois de Wallers.
La mémoire de Jean Stablinski
Jean Stablinski, un coureur d’origine polonaise et française, a proposé l’inclusion de cette section en 1968. Un monument rend hommage à sa mémoire, fleuri chaque année par l’ASO. Ce tronçon de 2,3 km est célèbre pour sa difficulté, ayant causé de nombreuses blessures parmi les cyclistes.
Les défis du parcours
Chaque année, le parcours suscite des débats, surtout concernant la sécurité. Thierry Gouvenou tente d’améliorer les conditions, mais des incidents surviennent encore, comme celui de Dylan van Baarle qui a subi une grave blessure il y a deux ans.
Les spectateurs fidèles
Adrien et Mireille Daniel, un couple de Normands, se sont déjà installés à l’entrée du Bois de Wallers pour profiter de l’une des meilleures vues du parcours. Ils ont évité les foules des années précédentes, trouvant enfin l’endroit idéal pour admirer les coureurs.
Un événement culturel
Pascal Sergent, président des Amis de Paris-Roubaix, souligne que cette course est plus qu’une simple compétition cycliste. Elle est un hommage au paysage du Nord de la France et à son patrimoine culturel.
L’émotion de l’arrivée
Le moment le plus émouvant pour les spectateurs est lorsque les coureurs entrent sur la piste de Roubaix. L’excitation du public crée une atmosphère inégalée, plus intense que le fracas des pavés.
Avec des coureurs tels que Mathieu van der Poel et Tadej Pogacar, cette course rappelle les duels légendaires du cyclisme, faisant revivre des souvenirs d’enfance pour de nombreux fans.