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Une inquiétante présence de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) a été révélée dans toutes les protections féminines réutilisables testées, soulevant des questions majeures sur leur sécurité et leur transparence. Selon une étude de l’Université Indiana publiée dans Environmental Science & Technology Letters, 59 produits d’hygiène féminine réutilisables, dont les culottes menstruelles, les serviettes hygiéniques lavables, les cups et les sous-vêtements d’incontinence, ont été analysés. Résultat alarmant : tous contiennent ces polluants persistants, certains à des niveaux indiquant une utilisation délibérée par les fabricants.
Une présence généralisée de PFAS dans les produits réutilisables
Les PFAS, également appelés polluants éternels en raison de leur résistance à la dégradation, sont présents dans tous les échantillons. Près de 30 % d’entre eux présentent des niveaux potentiellement volontairement introduits, notamment dans les culottes menstruelles (33 %) et les cups (25 %). La professeure Marta Venier, principale auteure de l’étude, insiste sur le fait que les produits réutilisables, plébiscités pour leur durabilité, nécessitent une attention particulière quant à leur sécurité, surtout pour les jeunes femmes et adolescentes, qui restent en contact prolongé avec la peau et des muqueuses bien plus perméables.
Les risques pour la santé et la nécessité de transparence
Les PFAS, utilisés depuis les années 1950 dans de nombreux produits industriels, sont associés à diverses pathologies graves telles que maladies thyroïdiennes, cancers et lésions hépatiques. Certains de ces composés, comme le PFOA, sont désormais classés comme cancérogènes pour l’homme par le Centre international de recherche contre le cancer. La présence dans les protections féminines soulève des préoccupations quant à l’absorption cutanée, dont les effets restent encore mal définis, mais dont la précaution devrait prévaloir.
Une molécule particulièrement notable dans ces produits est le 8:2 FTOH, un PFAS transformé en PFOA dans l’organisme, malgré son retrait volontaire des emballages alimentaires nord-américains. Sydney Brady, doctorante impliquée dans l’étude, souligne que la majorité des fabricants ne communiquent pas suffisamment sur la composition de leurs produits, plaçant ainsi les consommatrices dans l’ignorance quant aux risques encourus.
Vers une fabrication de produits plus sûrs
Face à ces enjeux, la recherche appelle à une plus grande transparence de la part des industriels afin que les consommatrices puissent faire des choix éclairés. La possibilité de fabriquer des protections hygieniques sans PFAS reste envisageable, mais demande un engagement accru pour garantir des produits réellement sûrs, notamment pour les jeunes et celles dont la peau et les muqueuses absorbent davantage ces substances.