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Philosophie et normes de l’héritage dans l’islam : un débat important

by Sara
Egypte, Tunisie

Philosophie et normes de l’héritage dans l’islam : un débat important

Dans un récent épisode, le Dr Mohamed Naguib Awadain, professeur de droit islamique à l’Université du Caire, et le Dr Mohamed Ayman Al-Jamal, professeur de jurisprudence à l’Université Sultan Muhammad Al-Fateh, ont été invités à discuter de la philosophie de la législation et des normes de distribution de l’héritage dans l’islam.

Le Dr Awadain a souligné que la précision des versets concernant l’héritage est liée au fait que l’argent est « le plus grand désir » de l’homme, nécessitant ainsi des règles pour éviter les conflits.

Les normes de distribution de l’héritage

Les deux intervenants ont examiné les critères qui régissent la distribution de l’héritage dans l’islam :

  • Degré de parenté : Plus la relation entre l’héritier et le défunt est proche, plus sa part est importante, sans distinction entre homme et femme.
  • Position de la génération héritière : Les générations futures (comme les enfants) reçoivent des parts plus importantes que les générations précédentes (comme les grands-parents).
  • Charge financière : Le devoir religieux de l’homme de subvenir aux besoins de la famille est pris en compte, ce qui justifie les différences de parts dans certains cas.

Le Dr Awadain a précisé que ces différences ne signifient pas une injustice envers les femmes, mais relèvent d’une justice dans la distribution des obligations.

Appels à l’égalité dans l’héritage

L’épisode a également abordé les appels contemporains à l’égalité en matière d’héritage, soutenus par des pays comme la Tunisie en 2017, lorsque le défunt président Béji Caïd Essebsi a annoncé un projet de loi.

Bien que certaines institutions religieuses tunisiennes aient soutenu cette initiative, d’autres, comme Al-Azhar, l’ont rejetée, affirmant que les versets sur l’héritage sont « des textes définitifs qui ne souffrent pas d’interprétations ».

Le Dr Al-Jamal a mis en garde contre la confusion entre « justice législative » et « égalité arithmétique », soulignant que les changements des rôles sociaux aujourd’hui ne justifient pas la modification des textes sacrés.

Perspectives sur le droit international

Les deux invités ont mentionné que le Prophète Muhammad (paix soit sur lui) a traité de nouvelles situations, comme l’héritage de la grand-mère, par des interprétations soutenues par la révélation. Le Dr Al-Jamal a averti des dangers des appels à modifier la législation islamique basés sur des accords internationaux, considérant cela comme un risque d’érosion de la philosophie du système islamique.

Ils ont également discuté de la « législation obligatoire » comme forme d’interprétation acceptable, adoptée par de nombreux pays pour garantir les droits des personnes privées d’héritage. Le Dr Awadain a noté que l’Égypte a mis en œuvre cette approche pour résoudre des problèmes tels que « la vendetta » dans le sud, où les enfants de la victime étaient privés d’héritage.

Conclusion sur l’héritage dans l’islam

L’épisode s’est conclu en soulignant que la stabilité des sociétés musulmanes à travers les siècles est due à leur engagement envers les règles d’héritage, tandis que les appels à la réforme comportent des risques de fragmentation de la famille et de déséquilibre économique.

Le Dr Al-Jamal a rappelé que l’acceptation de la législation divine est la véritable garantie de la justice, affirmant que la philosophie de l’héritage dans l’islam allie sagesse divine et réalité humaine, dans un système qui protège la communauté des conflits liés à l’argent depuis plus de 14 siècles.

source:https://www.aljazeera.net/video/scales/2025/3/12/%d9%85%d8%a7-%d9%81%d9%84%d8%b3%d9%81%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d9%85%d9%88%d8%a7%d8%b1%d9%8a%d8%ab-%d9%81%d9%8a-%d8%a7%d9%84%d8%a5%d8%b3%d9%84%d8%a7%d9%85-%d9%88%d9%85%d8%a7

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