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Le monde de l’opéra et de la création artistique est en deuil après l’annonce du décès de Pierre Audi, directeur du Festival d’Aix-en-Provence, qui s’est éteint à l’âge de 67 ans. Figure majeure de l’art lyrique contemporain, il avait profondément renouvelé le langage de cet art.
Un directeur de festival visionnaire
Depuis 2019, Pierre Audi dirigeait le prestigieux Festival d’Aix-en-Provence, l’un des rendez-vous internationaux les plus importants dédiés à l’opéra. Sa reconduction à la tête du festival en 2021 confirmait son rôle essentiel jusqu’en 2027. Originaire de Beyrouth, il avait su imposer une vision novatrice et audacieuse dans un milieu souvent réticent au changement.
Il devait prochainement mettre en scène Tosca de Puccini à l’Opéra de Paris, un projet attendu avec impatience dans le monde lyrique.
Le Festival d’Aix-en-Provence a annoncé avec tristesse son décès survenu dans la nuit du 2 au 3 mai à Pékin. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a salué sur les réseaux sociaux un artiste ayant consacré sa vie à la création et ayant profondément renouvelé le langage de l’opéra.
Un parcours artistique exceptionnel
Dans les années 1980, Pierre Audi s’était distingué en fondant le Théâtre Almeida à Londres, installé dans un bâtiment désaffecté transformé en lieu d’innovation artistique. Ce projet était une réponse audacieuse à certaines formes traditionnelles du théâtre anglais, affirmant d’emblée son goût pour l’expérimentation et la rupture avec le conventionnel.
Il fut ensuite directeur artistique de l’Opéra national d’Amsterdam pendant près de trente ans, où il a souvent collaboré avec des plasticiens renommés tels que Georg Baselitz ou Anish Kapoor, donnant à ses mises en scène une dimension visuelle unique.
De l’Europe à New York, un engagement artistique continu
En 2015, Pierre Audi s’est installé à New York pour diriger le Park Avenue Armory, un espace pluridisciplinaire de près de 5 000 mètres carrés accueillant des installations artistiques et des spectacles d’envergure. Parmi ces propositions, on compte notamment une installation de Christian Boltanski en 2010 et des mises en scène monumentales signées Ivo van Hove ou Ariane Mnouchkine, qui auraient été impossibles à présenter dans des lieux traditionnels.
Il avait lui-même mis en scène la création de L’Apocalypse arabe, œuvre de Samir Odeh-Tamimi présentée au Festival d’Aix en 2021, illustrant son engagement pour des projets ambitieux et engagés.
Une foi profonde dans l’art lyrique
Les organisateurs du Festival d’Aix-en-Provence soulignent que Pierre Audi avait une conviction profonde dans l’avenir de l’art lyrique et du théâtre musical, qu’il considérait comme des arts capables de surmonter toutes les crises. Son héritage artistique demeure un souffle d’innovation et une source d’inspiration pour les générations à venir.