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Plus de 1000 civils ont été tués en Syrie ces derniers jours, principalement dans l’ouest du pays, en raison des actions de l’armée et de milices sunnites alliées, dans ce qui constitue un des épisodes les plus tragiques depuis la chute du régime de Bashar al Assad. La majorité des victimes appartiennent à la minorité alouite, une secte chiite musulmane historiquement liée au clan des Assad, qui a exercé un contrôle autoritaire sur la Syrie pendant des décennies.
Contexte des massacres
Les rapports concernant ces massacres ont commencé à affluer après une embuscade apparemment orchestrée par des forces rebelles chiites contre des soldats de Damas. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, basé à Londres, des exécutions collectives auraient eu lieu à au moins 30 endroits dans les provinces où vit une importante population alouite, représentant environ 10 % de la population totale du pays. Les provinces de Lattaquié et de Tartous ont connu les pires atrocités.
Réaction internationale
Les États-Unis et les Nations Unies ont rapidement réagi, qualifiant la situation de grave. Volker Turk, responsable des droits de l’homme à l’ONU, a déclaré que ces exécutions sommaires, motivées par des critères sectaires, étaient perpétrées par des soldats du nouveau gouvernement syrien et leurs alliés. L’ONU a exigé une enquête approfondie et que les responsables soient traduits en justice.
Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a également affirmé que ces actes étaient le fait de « terroristes islamiques radicaux, incluant des jihadistes étrangers ». Il a souligné que les États-Unis soutiennent les minorités religieuses et ethniques de Syrie, y compris les chrétiens, les druzes, les alouites et les Kurdes, qui se sont alarmés d’un plan présumé de représailles depuis l’avènement du nouveau régime sunnite.
Enquête gouvernementale
Face à la réaction rapide de la communauté internationale, le nouveau gouvernement dirigé par Ahmed al Sharaa a annoncé la création d’une « commission nationale indépendante » pour examiner les massacres survenus dans l’ouest de la Syrie. Cette commission, désignée par le gouvernement, dispose d’un mois pour publier ses conclusions et identifier les responsables des violences.
Témoignages et préoccupations
Des vidéos et images circulant sur les réseaux sociaux montrent des corps de civils dans les rues de localités de l’ouest de la Syrie et des cas d’exécutions sommaires. Dans un sermon, le patriarche orthodoxe d’Antioche, Jean X, a appelé le président Sharaa à mettre fin aux massacres, soulignant que la majorité des victimes étaient des civils innocents, y compris des femmes et des enfants.
Situation politique actuelle
Le président al Sharaa, qui se dit « interim » et promet des élections démocratiques dans quatre ans, a également lancé un ultimatum aux groupes armés du sud du pays pour qu’ils remettent leurs armes. Cette déclaration visait à démontrer qu’il a le contrôle du pays, en particulier vis-à-vis des ministres des affaires étrangères de l’UE.
Alors qu’Israël et les États-Unis restent méfiants quant à ses intentions, la Turquie considère en lui un allié potentiel dans la lutte contre la minorité kurde. Le mois dernier, un pacte de défense a été signé entre la Turquie et le gouvernement syrien, permettant à Ankara d’intervenir militairement contre les Kurdes syriens.