Plus de 2 000 enfants dorment dans la rue en France, selon les associations, une réalité qui interpelle les professionnels de la protection de l’enfance et les pouvoirs publics. Dans la nuit du 18 au 19 août, 2 159 enfants, dont 503 de moins de trois ans, sont restés sans solution d’hébergement après l’appel au 115. Les chiffres, fournissent UNICEF France et la FAS, restent sans doute sous-estimés, et évoquent une crise qui s’ajoute à la crise du logement et à la saturation des dispositifs d’hébergement d’urgence.
Chiffres alarmants et localisation des enfants sans abri
Selon le baromètre des associations et les chiffres recueillis par l’Unicef France et la FAS, 2 159 enfants vivraient sans solution d’hébergement; 503 mineurs ont moins de 3 ans selon les chiffres de l’appel au 115. Ils se retrouvent partout en France, avec une concentration en Île-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie.
« Très alarmantes », les données du baromètre sont toutefois sous-évaluées, pointent UNICEF France et la FAS : elles n’incluent pas les familles qui ont renoncé à joindre le 115, ni celles qui vivent en squats ou dans les bidonvilles. Les mineurs non accompagnés ne sont pas non plus comptabilisés.
Cette situation s’explique, selon les associations, par la saturation des dispositifs d’hébergement d’urgence, conjuguée à une crise du logement. Le manque d’investissements et de pilotage du dispositif est régulièrement pointé du doigt, ce qui retarde la mise à disposition de solutions adaptées à l’ensemble des demandes.
Réactions des associations et pistes d’action
« Dramatique et inacceptable », précise Nathalie Latour, directrice générale de la FAS. Nathalie Latour évoque notamment des investissements à réaliser dans le logement social et l’hébergement d’urgence.
Un rapport publié en juillet par trois inspections générales estime que le programme d’hébergement d’urgence de la France souffre d’une sous-budgétisation chronique et d’un déficit de pilotage qui ne lui permettent pas en l’état de répondre à l’ensemble des demandes.
Les associations alertent sur le fait que les chiffres ne reflètent pas la réalité et que des familles renoncent à joindre le 115 ou vivent en conditions précaires sans être comptabilisées. Elles appellent à des mesures structurelles pour améliorer l’accès au logement et renforcer les capacités d’hébergement d’urgence afin de répondre à l’ensemble des besoins, y compris pour les mineurs non accompagnés.
En l’absence d’une déclaration officielle rapide, les organisations demandent une volonté politique ferme et des investissements soutenus dans le logement social et dans des dispositifs d’accueil temporaires adaptés, afin de mettre fin à une situation décrite comme inacceptable par les professionnels du secteur.