Home ActualitéPolémique autour du CEMA: réactions croisées après la phrase choc

Polémique autour du CEMA: réactions croisées après la phrase choc

by charles
France

Lors du Congrès des maires de France, le mardi 18 novembre 2025, le général Fabien Mandon, chef d’état-major des armées, a évoqué le risque d’un conflit et affirmé: « Il faut accepter de perdre nos enfants ». La phrase a provoqué une tempête politique traversant l’échiquier, de la France insoumise au Rassemblement national, et suscité des réactions d’élus de tous bords qui y voient un rappel brutal sur le risque d’un conflit et sur le rôle du pouvoir civil en temps de crise.

Fabien Mandon et le cadre du Congrès des maires de France

Le cadre était le Congrès des maires de France, où le CEMA a évoqué le risque d’une confrontation directe avec la Russie et a déclaré que la France devait « être prête à un choc dans trois, quatre ans » selon des sources publiques. « Il faut en parler dans vos communes », a-t-il ajouté. Le général rappelle également que « nous avons tout pour dissuader Moscou. Ce qu’il nous manque, et c’est là où vous avez un rôle majeur, c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour défendre ce que l’on est ».

Réactions politiques autour des propos du CEMA, novembre 2025
Réactions politiques autour des propos du chef d’état-major des armées, novembre 2025.

Des réactions se sont multipliées parmi les élus et les partis. Mélenchon a déclaré sur X: « Je veux exprimer un désaccord total avec le discours du chef d’État-major des armées. Ce n’est pas à lui d’aller inviter les maires ni qui que ce soit à des préparations guerrières décidées par personne ». Le groupe parlementaire de LFI a ajouté: « Un chef d’État-major des Armées ne devrait pas dire ça ». Le PCF, via Fabien Roussel, a dénoncé: « C’est NON ! 51 000 monuments aux morts dans nos communes ce n’est pas assez ? Oui à la défense nationale mais non aux discours va-t-en guerre insupportables ! »

La piste des réactions s’est ensuite étendue à d’autres sensibilités politiques: Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national, a estimé sur LCI que le général n’avait pas « la légitimité » pour tenir ces propos et a dénoncé « une faute » de sa part, ajoutant: « Ou alors le président de la République lui a demandé de le faire et c’est encore plus énorme ». Ségolène Royal a aussi pris la parole via X, évoquant des « déclarations délirantes » et appelant à un débat parlementaire plus étroit: « Stop au virilisme toxique qui n’est que la compensation de l’effondrement d’un pouvoir à la dérive inquiétante. L’Assemblée nationale doit exiger un débat et ne pas laisser un quarteron de va-t-en-guerre détruire le moral et la morale de la Nation pour sauver un pouvoir déconsidéré et détesté. »

Elus locaux et responsables réagissant à la polémique
Portrait d’élus et de responsables dans le cadre des réactions à la polémique.

Ces échanges témoignent d’un paysage politique où la défense nationale et la sécurité des populations deviennent un terrain de débat public, sans pour autant préfigurer une rupture démocratique. Les responsables politiques insistent sur le fait que le débat doit rester civique et démocratique, même lorsque les propos suscitent l’émotion ou la contestation.

Réactions croisées et enjeux démocratiques

Dans les échanges, les mots choisis reflètent des lectures très différentes des responsabilités des militaires et des élus. Le RN et d’autres voix de droite ont dénoncé une déclaration jugée inadaptée et ont souligné la nécessité de s’en tenir à des termes qui n’outrepassent pas le rôle institutionnel, tandis que des figures de gauche, comme Mélenchon et Roussel, ont appelé à limiter toute dramatisation et à rappeler le cadre du débat démocratique. LFI a notamment rappelé que « ces sujets relèvent exclusivement du débat démocratique et des autorités civiles », tandis que les soutiens de Debout la France ont qualifié les propos de « totalement délirants ». Le récit médiatique a également mis en avant des voix qui insistent sur l’importance d’un cadre de parole mesuré pour éviter d’alimenter l’angoisse chez les jeunes et dans les communes.

Au-delà des polémiques, certains estiment que l’affaire met en lumière le rôle délicat des militaires lorsqu’ils s’adressent à des élus locaux sur des questions de sécurité et de défense. Le débat porte sur la frontière entre avertissements stratégiques et appel à des actions qui pourraient être perçues comme une invitation à des sacrifices militaires. Quelle que soit l’interprétation, le consensus qui se dégage dans les analyses publiques est que le cadre républicain exige des clarifications et un retour à des échanges institutionnels, loin des slogans et des dramatismes.

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