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Polémique en Iran sur la légitimité des élections

by Sara

Polémique en Iran sur la légitimité des élections

Une polémique intense secoue actuellement les milieux politiques en Iran concernant les pouvoirs et les décisions du Conseil des Gardiens de la Constitution, chargé de déterminer l’éligibilité des candidats aux élections en Iran.

Les réformistes accusent le Conseil de prendre des décisions favorables au courant conservateur, excluant ainsi les candidats réformistes et permettant aux conservateurs de dominer l’ensemble du système politique.

La situation a atteint un tel point que le courant réformiste a officiellement décidé de ne pas présenter de listes et de ne soutenir aucune liste aux élections parlementaires et au Conseil des experts de la direction prévues pour le 1er mars prochain.

Déclaration de Shariaty: Le peuple iranien n'a pas le choix mais le Conseil des Gardiens de la Constitution (Al Jazeera)

Problématique

La froideur règne clairement dans la rue iranienne en ce qui concerne les élections, alors que la base des voix conservatrices ne faiblit pas, soutenant les décisions du Conseil des Gardiens de la Constitution qu’elle considère justes, estimant que la participation aux élections est un devoir national.

Le politicien réformiste Saïd Shariaty déclare : « En Iran, nous avons un problème électoral majeur, à savoir le contrôle judiciaire ou la supervision d’estimation, où, depuis 31 ans, le Conseil des Gardiens de la Constitution a interprété l’article 99 de la Constitution qui lui confère de vastes pouvoirs, dont l’approbation ou le rejet de l’éligibilité des candidats à toute élection. »

Il ajoute que, avec l’interprétation du Conseil des Gardiens de la Constitution de cet article et des pouvoirs qu’il s’octroie, les élections en Iran se déroulent en deux étapes.

Shariaty affirme que le peuple, qui est censé choisir, n’a pas la possibilité de choisir ses candidats ; il est contraint de choisir parmi les options préalablement sélectionnées et imposées par le Conseil des Gardiens de la Constitution, ce qui, selon lui, va à l’encontre de la Constitution iranienne.

Point central

Il est à noter que la nouvelle loi électorale exige une inscription électronique précoce des candidats, mise en œuvre il y a deux semaines, ce qui a suscité l’indignation des réformistes les considérant comme un moyen de les exclure.

D’un autre côté, le rédacteur en chef du journal « Kayhan », conservateur, Hussein Shariatmadari, estime que le Conseil des Gardiens de la Constitution aide le peuple en lui fournissant des informations initiales sur les candidats et en évaluant leurs qualifications grâce à des informations provenant de diverses sources officielles et d’études locales, non accessibles à beaucoup de gens.

Il s’interroge sur les endroits dans le monde où les personnes sont autorisées à se porter candidats sans respecter les exigences légales du pays. Il cite toutes les quasi-totalité des pays européen ayant une institution semblable au Conseil des Gardiens de la Constitution appelée Cour constitutionnelle, chargée d’examiner les qualifications des candidats, et aux États-Unis la Cour Suprême assume cette tâche avec des pouvoirs bien supérieurs à ceux du Conseil des Gardiens de la Constitution en Iran, selon lui.

Erreurs des réformistes

De son côté, l’analyste politique Hadi Mohammadi affirme que les gens doivent saisir les moindres opportunités sur la scène politique pour faire valoir leurs revendications, et les élections restent un moyen d’atteindre cet objectif malgré toutes les critiques adressées au Conseil des Gardiens de la Constitution.

Dans ces élections, le Conseil des Gardiens de la Constitution n’a pas rejeté l’éligibilité d’un grand nombre de candidats car les réformistes n’ont pas présenté leur candidature par crainte d’un rejet, ce qui constitue une erreur de leur part.

Il rejette l’idée que les critiques contre le Conseil des Gardiens de la Constitution soient une excuse pour boycotter les élections, soulignant qu’il y a plus de 100 candidats non affiliés au courant conservateur sur les 3545 candidats au parlement, offrant ainsi aux électeurs de Téhéran un choix parmi les 30 sièges à pourvoir.

Hadi Mohammadi ajoute que plus le taux de participation est élevé, plus la modération s’accroît et l’extrémisme diminue dans le système politique iranien.

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