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La France insoumise et le Parti socialiste (PS) s’affrontent sur la question de la motion de censure, mettant en lumière des divisions internes et une lutte pour le leadership à gauche.
Des positions divergentes au sein de la gauche
À La France insoumise, la censure n’a jamais été un sujet de controverse. Au soir de la nomination de François Bayrou, Mathilde Panot déclarait déjà : « Deux choix s’offrent aux députés : le soutien au sauvetage de Macron ou la censure. Nous avons fait le nôtre ». Dans d’autres composantes du Nouveau Front populaire, l’incertitude règne, entre le rejet du Premier ministre de l’opposition et la peur d’être perçus comme des agents du chaos.
La pression monte avant le vote
La motion de censure sera examinée ce jeudi 16 janvier. Les députés de gauche ressentent une pression énorme. Un député socialiste ironise : « On a une pression d’enfer ». Un autre, favorable à voter la censure, admet la division de son groupe : un tiers soutient la censure, tandis que deux tiers s’y opposent.
Bien que le RN ait annoncé qu’il ne voterait pas la censure, la véritable question au sein du NFP reste celle du leadership. Qui détient le monopole de la gauche ? Qui définit la stratégie et les thématiques ? Cette rivalité entre le PS et La France insoumise s’intensifie régulièrement.
Des tensions exacerbées
Lors des négociations avec Bercy, les tensions se sont amplifiées. Jean-Luc Mélenchon a qualifié les socialistes d’« irrespect total » et de « forfaiture », alors que le chef des socialistes a opposé la gauche « qui travaille » à celle « qui braille ».
Olivier Faure espérait encore obtenir des engagements sur des sujets cruciaux comme la réforme des retraites. Cependant, après la DPG de François Bayrou, il a promis la censure au Premier ministre, sauf réponse claire sur les retraites. Les écologistes et les communistes s’étaient déjà retirés des discussions.
Un électorat en jeu
Lucie Castets a mis en garde Faure dans un SMS : « Si vous bradez le NFP, l’électorat de gauche vous en voudra à mort ». Cette situation met le PS dans une position délicate, alors que la politologue Anne Charlène Bezzina affirme que la question n’est pas seulement programmatique, mais aussi électorale.
Les Insoumis en embuscade
La France insoumise continue de capitaliser sur cette dynamique. Le compte X de LFI a salué Philippe Naillet, un député socialiste qui s’engage à voter la motion de censure, affirmant que « tous les socialistes ne sont pas à vendre ». Jean-Luc Mélenchon a également réagi, affirmant que c’est la gauche pro-gouvernementale qui est isolée.
Un contexte difficile pour le PS
Malgré les tensions, certains au PS estiment que la France insoumise est en perte de vitesse. Un poids lourd du PS a déclaré au *HuffPost* : « La France insoumise perd des plumes dans la période, c’est pour ça qu’ils haussent le ton ». L’idée est de capitaliser sur le contenu tout en se montrant constructifs.
Le vote de ce jeudi sera symbolique, mais les socialistes devront prouver leur valeur lors du vote sur le budget, un moment crucial qui pourrait déterminer leur position à long terme.
Dans ce contexte politique complexe, la bataille pour l’ascendant à gauche continue de se jouer, avec des enjeux qui dépassent la simple motion de censure.