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Après une période de crise politique sans précédent, la Corée du Sud a récemment connu un moment décisif avec l’élection de son nouveau président, Lee Jae-myung, qui a été désigné selon de premières estimations à plus de 51,7 % des voix. Ce résultat, confirmé par un sondage sorti des urnes, marque la fin d’un chaos de six mois ponctué par une tentative manquée du précédent chef d’État, Yoon Suk Yeol, d’imposer la loi martiale, un épisode qui a profondément bouleversé la scène politique sud-coréenne.
Un contexte de crise et de dissidence
En décembre dernier, Yoon Suk Yeol avait tenté dans l’urgence de prendre le contrôle du Parlement par une déclaration de loi martiale, une initiative rapidement contrecarrée par la mobilisation massive des députés de l’opposition. Ce coup de force raté a été suivi de plusieurs mois de manifestations, d’arrestations, voire de destitutions, créant un vide à la tête de l’État et un climat d’instabilité chronique. La succession inédite de présidents par intérim a exacerbé cette crise et alimenté une incertitude quant à l’avenir politique du pays.
Le triomphe de Lee Jae-myung, face à une opposition conservatrice
Le nouveau président, âgé de 61 ans, appartient au Parti démocrate de centre gauche. Il a devancé largement son adversaire conservateur Kim Moon-soo, ex-dirigeant syndical de 73 ans, lors d’un scrutin marqué par un taux de participation record de près de 78 %. Son parcours atypique, notamment sa candidature suite à une tentative d’assassinat en 2022 et sa campagne en gilet pare-balles, a fortement marqué cette élection.
Il avait également été au centre de plusieurs affaires judiciaires, notamment pour des accusations de corruption, mais celles-ci n’ont pas empêché sa victoire, reflétant surtout le profond soulèvement de la population face à la crise et à la peur de voir la stabilité du pays compromise.
Les défis majeurs du futur président
Élu, Lee Jae-myung devra rapidement faire face aux défis économiques criants, avec notamment un taux de natalité parmi les plus faibles au monde, une hausse du coût de la vie et une économie sud-coréenne fragile. La menace constante de la Corée du Nord, considérée comme imprévisible, s’ajoute aux enjeux géopolitiques, dont l’équilibre délicat entre la Chine, principal partenaire commercial, et les États-Unis, garant traditionnel de la sécurité nationale. La cérémonie d’investiture, prévue pour la matinée suivante, devra marquer le début d’un nouveau chapitre pour cette nation d’environ 52 millions d’habitants, qui cherche à tourner la page du chaos récent.