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À moins de 500 mètres de la bande de Gaza, des adolescentes en jupes longues expriment leur joie en brandissant une pancarte où l’on peut lire : « Gaza est à nous pour toujours ! » Ces jeunes Israéliennes ont parcouru plusieurs heures pour atteindre leur destination, vendredi soir.
Événements à la frontière
Par petits groupes, et alors que le soleil se couche, des centaines de familles et de militants sionistes religieux, en provenance de Sderot, s’approchent du point d’observation d’Asaf Siboni. De cet endroit, les ruines de Beit Hanoun, une ville palestinienne, se dessinent dans un paysage dévasté.
« C’est ici que se trouvait l’implantation juive de Nissanit avant le désengagement », explique un jeune homme sur un ton nostalgique à la foule qui contemple la frontière. « Il suffit de traverser la route », ajoute-t-il, soulignant la proximité de la zone.
Les drapeaux israéliens, ornés de l’étoile de David, se mêlent à ceux orange du Gush Katif, un ensemble de 21 colonies israéliennes qui abritaient environ 8.000 personnes et qui ont été démantelées en 2005 par le Premier ministre de l’époque, Ariel Sharon.
Une demande croissante de réoccupation
Depuis le début des hostilités, une frange active de la société israélienne réclame la réinstallation de colonies juives sur le territoire palestinien, particulièrement après 21 mois de guerre suite aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui ont causé la mort de 1.200 personnes et plus de 250 otages israéliens.
Le ministère de la Santé du Hamas fait état de plus de 60.000 Palestiniens tués depuis le début du conflit. Pour le gouvernement de Benjamin Netanyahu, l’opération à Gaza vise à détruire le Hamas et à sauver les otages israéliens, et non à créer de nouvelles colonies.
Malgré cela, la possibilité de réoccupation de Gaza par des colons a refait surface, notamment après l’échec des négociations entre Israël et le Hamas pour obtenir un cessez-le-feu.
Des membres radicaux de la coalition au pouvoir encouragent cette démarche, malgré le fait que la réoccupation soit considérée comme illégale au regard du droit international. Le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a déclaré : « C’est plus proche que jamais. Gaza est une partie indissociable de la terre d’Israël. »
Des marcheurs déterminés
Ce mercredi, parmi les marcheurs, de nombreux anciens habitants de la bande de Gaza accompagnés de nouveaux sympathisants se sont joints à la manifestation. Ils expriment des sentiments de nostalgie pour une éviction qu’ils n’ont jamais acceptée.
Daniella Weiss, militante et cheffe du mouvement pro-colonie Nahala, a évoqué des projets d’établissement d’une nouvelle colonie dans la région. Elle a exprimé sa volonté d’y retourner immédiatement, affirmant que « les 1.000 familles présentes aujourd’hui sont prêtes à partir sans délai ».
Réactions au sein de la population
De nombreuses mères de famille se disent prêtes à migrer de l’autre côté de la frontière, malgré les dangers. Les slogans tels que « Vingt ans après, on revient dans la bande de Gaza ! » résonnent parmi les manifestants.
Sharon Emouna, âgée de 58 ans, venue de Cisjordanie, déclare : « La terre d’Israël est destinée au peuple juif. C’est notre droit de s’y installer. » Elle insiste sur le fait que les Palestiniens pourraient aussi bénéficier de cette réoccupation.
Des hauts-parleurs scandent : « La victoire sur le Hamas, c’est reprendre notre terre. »