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La guerre des gauches s’est manifestée samedi lors des universités d’été de La France insoumise, où les divisions entre courants de gauche et les tensions avec le Parti socialiste sont apparues au grand jour, entre slogans, invités inattendus et contestation de la presse. Vendredi 22 août, à Châteauneuf‑sur‑Isère (Drôme), Manuel Bompard a invité l’avocat Charles Consigny à prendre part aux Amfis, provoquant réactions et chants dans l’amphithéâtre ; par ailleurs, Le Monde indique avoir été empêché de participer en raison d’un refus d’accréditation de la part de LFI.
À Châteauneuf‑sur‑Isère, les universités d’été rallument la guerre des gauches
Dans l’amphithéâtre des Amfis, l’atmosphère a été marquée par des invectives dirigées contre le Parti socialiste et par des réactions contrastées à l’égard des personnalités appelées à débattre. Les militants « insoumis » ont entonné un slogan clair :
« Tout le monde déteste le PS. »
Alors que Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise, et Charles Consigny, homme de droite, se préparaient à monter sur scène, la salle a alterné entre huées et applaudissements : certains ont applaudi l’ex‑soutien de l’ancien président de la République (2007‑2012) Nicolas Sarkozy, d’autres l’ont conspué.
La tenue d’un débat associant des figures situées à la droite de l’échiquier politique illustre la stratégie et les tensions internes de LFI, mais a aussi contribué à raviver les divisions plus larges à gauche. La présence, l’ordre des interventions et le choix des invités ont été autant d’éléments commentés par les participants.
Sujets en débat et lignes de rupture : mobilisation sociale, Ukraine, échéances électorales
Le premier week‑end de rentrée politique a été l’occasion pour différents partis de marquer leurs positions. De Valence à Strasbourg et Montpellier, les débats ont souligné l’absence d’un front uni et les divergences sur plusieurs sujets :
- la mobilisation sociale, source de divisions tactiques et discursives ;
- la guerre en Ukraine, qui oppose des positions sur la politique étrangère et les alliances européennes ;
- les élections municipales de 2026, objet de négociations locales potentiellement conflictuelles ;
- la primaire de la gauche pour l’élection présidentielle de 2027, théoriquement unifiant mais aujourd’hui source de désaccords sur les modalités et les candidatures.
À Strasbourg se tenaient la rentrée des Écologistes, portée par Marine Tondelier, tandis qu’à Montpellier Fabien Roussel rassemblait les communistes : chacun a utilisé sa tribune pour affirmer ses priorités, sans qu’une ligne commune claire n’apparaisse. Ces journées ont servi à l’exposé des points de friction plutôt qu’à la mise en place d’une stratégie concertée.
Accès à la presse et image publique
Lors de ces universités d’été, la question de l’accès des médias a aussi pris une place notable : Le Monde signale avoir été mis à l’écart par un refus d’accréditation de la part de LFI. Ce type d’incident souligne les tensions entre certaines formations politiques et la presse, et contribue à alimenter les polémiques autour de la manière dont sont organisés ces rendez‑vous.
Impacts sur l’union de la gauche et perspectives organisationnelles
Les scènes observées à Châteauneuf‑sur‑Isère et dans d’autres villes montrent que la fracture entre camps s’exprime aussi bien sur la forme — choix d’intervenants, tonalité des réunions — que sur le fond, avec des désaccords sur les priorités politiques. L’expression de slogans anti‑PS et l’évocation publique de figures extérieures au camp traditionnel de gauche témoignent d’un paysage fragmenté.
Si certains acteurs continuent d’évoquer la nécessité d’une union de la gauche pour les échéances futures, les images et les échanges de ce week‑end illustrent la difficulté de traduire ce souhait en accords concrets, tant au niveau local que national. Les débats à venir et les prochaines étapes des partis seront observés à la loupe par leurs militants et par l’opinion, dans un climat de rivalités renouvelées.