À quelques jours du vote de confiance convoqué le 8 septembre, Manuel Valls, ministre des Outre‑mer, a mis en garde contre un possible « chaos politique » et le risque d’une percée du Rassemblement national si le gouvernement venait à tomber, lors d’une intervention sur France Inter et franceinfo TV le 31 août.
Vote de confiance du 8 septembre : Manuel Valls alerte sur une percée du RN
Interrogé dimanche 31 août, Manuel Valls a posé la question : « Voulons‑nous d’un suicide collectif pour le pays ? ». L’entretien, diffusé sur France Inter et franceinfo TV, intervient alors que François Bayrou a convoqué un vote de confiance à l’Assemblée nationale qui pourrait entraîner la chute de son gouvernement.
Le ministre a appelé « les forces politiques qui composent l’Assemblée nationale et le Sénat » à trouver « le compromis nécessaire pour la loi de finances ». « De toutes mes forces, j’appelle tout le monde à se ressaisir et trouver la voie du compromis », a‑t‑il ajouté, insistant sur la nécessité d’éviter des élections anticipées.
« Je ne veux pas d’élections législatives anticipées qui amèneraient incontestablement le Rassemblement national à des niveaux jamais atteints. »
La mise en garde de Manuel Valls vise à prévenir un basculement politique en cas de scrutin anticipé : selon lui, une dissolution ou des élections anticipées favoriseraient le RN.
Selon le ministre, « il y a une voie possible à partir de la majorité relative actuelle et une partie de la gauche ». Il a également dénoncé ce qu’il considère comme une stratégie commune du RN et de La France insoumise : « Le Rassemblement National et La France insoumise ont le même projet qui est de provoquer le chaos avec une dissolution ». Plus loin, il a prévenu :
« C’est avec tous les autres [partis] qu’il faut trouver un chemin ! Sinon nous irons vers des élections anticipées qui provoqueront, d’une manière ou d’une autre, la victoire du Rassemblement national. »
Manuel Valls a ainsi appelé à construire des compromis parlementaires pour assurer l’adoption de la loi de finances et empêcher une crise politique majeure. L’enjeu est présenté comme la préservation d’une majorité capable de gouverner jusqu’à la fin du quinquennat.
Les sondages et la perspective d’élections anticipées
Un sondage Elabe pour BFM TV et La Tribune Dimanche mentionné lors de l’entretien place le Rassemblement national, allié au parti d’Éric Ciotti, largement en tête en cas de nouvelles élections législatives : les deux formations réunies obtiendraient 31 % des voix au premier tour. Les instituts soulignent qu’un affaiblissement du « front républicain » au second tour pourrait renforcer ce résultat.
Dans l’hypothèse d’une chute du gouvernement Bayrou, Marine Le Pen fait d’ailleurs partie de ceux qui appellent à une dissolution de l’Assemblée nationale. Rappel important : seul le président de la République peut décider d’une telle dissolution.
Les propos de Manuel Valls insistent sur la nécessité d’éviter une série d’événements susceptibles de déboucher sur des élections anticipées et, selon lui, sur une progression significative du RN. À l’approche du vote de confiance du 8 septembre, les différents groupes parlementaires auront à décider s’ils s’engagent dans un compromis ou s’ils privilégient l’ouverture d’une nouvelle séquence électorale.