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Porte Mandelbaum : symbole de la division de Jérusalem
Établie en mars 1948 et démolie en juin 1967, la Porte Mandelbaum est devenue un point frontière entre la Jordanie et Entité sioniste. Cette porte était accessible aux diplomates, aux membres des Nations Unies et aux pèlerins chrétiens visitant les lieux saints à Jérusalem et à Bethléem, particulièrement durant les fêtes de Noël et du Nouvel An.
Le pape Paul VI a traversé la porte lors de sa visite en 1965, symbolisant ainsi la division de Jérusalem et la dispersion des Palestiniens.
Historique de la Porte Mandelbaum
La Porte Mandelbaum était une ancienne zone de contrôle entre le secteur israélien et le secteur jordanien de Jérusalem, située au nord du côté occidental de la vieille ville, le long de la Ligne verte.
La première entrée était un point d’arrêt pour la Commission de l’armistice entre le Royaume hachémite de Jordanie et Entité sioniste, et ainsi la porte est devenue un symbole de la situation divisée de la ville.
La zone de la Porte Mandelbaum comprenait plusieurs bâtiments et installations, notamment un poste de police et un bureau de douane.
La ville a été divisée en deux parties : la partie occidentale, occupée par Entité sioniste lors de la guerre de 1948, qui comprend la plupart des quartiers et villages à l’ouest de Jérusalem, et la partie orientale, sous contrôle jordanien, où la vieille ville de Jérusalem et d’autres quartiers palestiniens étaient préservés.
Cette division a été ancrée dans l’accord de Rhodes de 1949, un traité « provisoire » qui est devenu avec le temps une référence pour de nombreuses résolutions internationales et discussions politiques consacrant la division de Jérusalem.
La Porte Mandelbaum est une vaste aire asphaltée dans la région de Musrara, comportant deux portes — une à l’ouest et une à l’est — chacune assez large pour laisser passer un véhicule, établies dans un mur de tôle rempli de pierres et recouvert de chaux blanche.
Pour les Palestiniens restés, la Porte Mandelbaum représentait une hantise, car elle symbolisait la possibilité d’être expulsés de leur quartier occupé vers la partie orientale de la ville. En conséquence, ils ne quittaient pas souvent leurs maisons, sauf en cas de nécessité, pour chercher nourriture, eau ou pour traiter de leurs droits et propriétés volées.
Les événements de 1967
En 1967, l’occupation a pris le contrôle de la porte et a démoli le mur qui séparait la ville. Les caractéristiques de la Porte Mandelbaum se sont estompées, laissant place à une aire où un monument solaire fut installé. Près de la porte, Entité sioniste a également construit un musée dans la zone connue sous le nom de ligne de contact.
Dans la région du Mont des Oliviers, il existait une zone réservée aux groupes sionistes au sein des frontières jordaniennes. Cependant, conformément à l’accord d’armistice, cette zone — qui abrite aujourd’hui l’Université hébraïque et l’hôpital Hadassah — est restée sous occupation.
La convention a alloué un jour par semaine pour le passage de convois à travers la porte afin de livrer de la nourriture et des aides aux personnes dans cette région. Les forces de l’occupation ont néanmoins infiltré des soldats par la porte déguisés en policiers en préparation de l’occupation de la ville en 1967.
Au fil des ans, une grande partie des bâtiments et installations de la Porte Mandelbaum a été détruite, mais un certain nombre de structures d’origine subsistent, dont l’une, peut-être la plus centrale, était un bâtiment en pierre à deux étages, avec un toit élaboré, construit dans un style traditionnel aux décorations orientales.
Le déclin de la Porte Mandelbaum
Le 5 juin 1967, la guerre a éclaté sur plusieurs fronts : israélien, syrien, jordanien et égyptien. Pendant six jours, utilisant divers types d’armement, notamment l’aviation, Entité sioniste a pris le contrôle de plusieurs zones, y compris la Cisjordanie et Gaza (devenant ainsi maître de toute la Palestine mandataire), ainsi que le plateau du Golan syrien et la péninsule du Sinaï égyptien.
Depuis le premier jour, le front de Jérusalem a été le théâtre de combats entre l’armée israélienne et l’armée jordanienne, en particulier dans des localités fortifiées proches de Cheikh Jarrah. Ces affrontements ont entraîné une domination israélienne totale sur Jérusalem, dissipant ainsi la symbolique de division que représentait la Porte Mandelbaum pendant 18 années.