Le 3 novembre 2025, la Haute-commissaire à l’Enfance, Sarah El Haïry, a appelé à des contrôles auprès des acheteurs de poupées ressemblant à des mineurs vendues en ligne, après des signalements visant Shein et d’autres plateformes. Elle a indiqué que ces poupées « sont des objets pédocriminels sur lesquels des prédateurs s’entraînent », et que leur détention pourrait mettre des enfants en danger dans l’entourage. « Toutes les trois minutes, un enfant subit des violences sexuelles », a-t-elle rappelé, soulignant que l’objectif est d’identifier l’ensemble de la chaîne, des fournisseurs jusqu’aux détenteurs.

Des contrôles envisagés chez les acheteurs, selon la Haute-commissaire
La responsable a précisé que les plateformes devraient transmettre des « informations » sur les acheteurs, afin de lancer des contrôles et de déterminer s’il existe des enfants en danger dans leur entourage. Elle a rappelé le chiffre choc: « Toutes les trois minutes, un enfant subit des violences sexuelles », et a insisté sur l’idée que le problème ne se résume pas à une seule plateforme mais à l’ensemble de la chaîne de distribution des poupées.
Elle a déclaré: « Mon enjeu aujourd’hui, c’est les fournisseurs » (de ces poupées) mais aussi « les hommes qui détiennent ces horreurs, ces ignominies, à leur domicile, et qui peut peut-être ont des enfants qui dorment dans la chambre d’à côté », déclare-t-elle. « Je veux qu’on aille jusqu’au bout de la chaîne cette fois-ci. Il y en a marre parce que ce ne sont pas des objets comme les autres », a-t-elle poursuivi.
Elle a ajouté: « Il n’y a pas que Shein, il y en a bien d’autres, nous avons été alertés sur d’autres cas », a-t-elle précisé par ailleurs sur FranceInfo.
Véronique Béchu, spécialiste de la lutte contre la pédocriminalité et ancienne commandante de police, confirme que ces poupées, qui sont une « représentation de mineur à caractère sexuel », constituent une infraction pénale. « Fabriquer, acheter, diffuser ou détenir ces poupées est interdit », indique-t-elle à l’AFP, jugeant crucial d’identifier les acheteurs, car ils présentent « des appétences sexuelles pour les enfants ». Consulter des images ou des vidéos ou posséder des poupées sexuelles représentant un mineur « participe du comportement pédocriminel » et « ne constitue en aucun cas un frein au passage à l’acte », indique celle qui dirige aujourd’hui l’Observatoire contre les violences numériques faites aux mineurs de e-Enfance.
« Pour comparaison, 44 % des personnes ayant une activité pédocriminelle en ligne finissent par passer à l’acte physiquement », indique-t-elle.
Pour comparaison, 44 % des personnes ayant une activité pédocriminelle en ligne finissent par passer à l’acte physiquement, indique-t-elle.

Tout ceci s’inscrit dans un cadre juridique qui prévoit des peines et des amendes importantes pour ce type d’infractions et qui alimente un débat public sur les moyens de mieux protéger les enfants face au commerce en ligne.