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Pourparlers nucléaires sérieux entre l’Iran et les États-Unis à Mascate

by Sara
Pourparlers nucléaires sérieux entre l’Iran et les États-Unis à Mascate
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Un quatrième cycle de pourparlers nucléaires s’est tenu dimanche à Mascate entre l’Iran et les États-Unis, dans un climat d’optimisme prudent, sans annonce de percée majeure. Ces négociations, marquées par un ton plus sérieux et explicite, interviennent alors que les tensions restent vives autour de l’enrichissement de l’uranium par Téhéran.

Une femme marche à côté d’une peinture murale anti-américaine près de l’ancienne ambassade américaine à Téhéran, le 11 mai 2025.

Des échanges sérieux malgré des divergences persistantes

Les discussions entre le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et l’émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff, facilitées par l’intermédiaire omanais, se sont déroulées avant la tournée du président américain Donald Trump dans la région du 13 au 16 mai, qui le conduira notamment en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis.

Selon Abbas Araghchi, « les négociations ont été beaucoup plus sérieuses et explicites que lors des trois cycles précédents », soulignant que les pourparlers « avancent ». Il a réaffirmé que l’Iran poursuivrait l’enrichissement d’uranium, insistant sur l’absence de compromis possible à ce sujet. Néanmoins, il a évoqué une possible ouverture à une limitation du taux d’enrichissement pour instaurer un climat de confiance.

Du côté américain, un haut responsable, souhaitant garder l’anonymat, a exprimé que les résultats étaient « encourageants » et qu’une prochaine rencontre était attendue avec impatience.

Ces discussions, initiées le 12 avril, cherchent à parvenir à un nouvel accord qui empêcherait l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, une accusation constamment niée par Téhéran, en échange d’une levée des sanctions internationales qui freinent lourdement son économie.

Le contexte et les enjeux de l’enrichissement nucléaire iranien

Actuellement, l’Iran enrichit son uranium à 60 %, dépassant largement la limite de 3,67 % fixée par l’accord nucléaire de 2015. Un enrichissement à 90 % est requis pour un usage militaire, ce qui alarme les puissances occidentales.

Les États-Unis, Israël et d’autres pays suspectent l’Iran de chercher à développer une arme nucléaire, tandis que Téhéran soutient que son programme est strictement civil.

Lors d’une déclaration au média Breitbart News, Steve Witkoff a rappelé la ferme opposition de l’administration Trump à tout enrichissement, insistant sur la nécessité du démantèlement des installations nucléaires de Natanz, Fordo et Ispahan, et sur l’interdiction de toute militarisation.

Il avait également averti que si les pourparlers du dimanche n’étaient pas productifs, ils seraient interrompus au profit d’une autre approche.

Le médiateur omanais a décrit les échanges comme porteurs d’« idées utiles et originales », témoignant d’une volonté commune d’aboutir à un accord honorable. Quant au ministère iranien des Affaires étrangères, il a qualifié les négociations de « difficiles mais utiles » pour « trouver des moyens raisonnables et réalistes afin de surmonter les divergences ».

L’Iran a précisé que ses revendications principales incluaient la levée des sanctions et la reconnaissance de son droit à une énergie nucléaire pacifique.

Pressions diplomatiques et enjeux régionaux

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a relancé une politique de « pression maximale » visant principalement le secteur pétrolier iranien. Cette stratégie cherche à pousser Téhéran à négocier, sous la menace d’une action militaire en cas d’échec diplomatique.

Yousuf Al Bulushi, président du Muscat Policy Council, a expliqué que « la pression est une tactique dans les négociations, un levier qui affecte néanmoins fortement l’atmosphère des pourparlers ».

En 2018, les États-Unis s’étaient retirés de l’accord nucléaire de 2015, qui encadrait le programme nucléaire iranien en échange d’un allègement des sanctions internationales. Ce retrait avait rendu l’accord caduc. L’accord prévoit la possibilité de rétablir ces sanctions en cas de non-respect par l’Iran, une option qui expire en octobre prochain.

Les discussions actuelles représentent les premiers pourparlers au plus haut niveau entre Téhéran et Washington depuis le retrait américain.

Enfin, Israël, adversaire farouche de l’Iran, a réaffirmé son opposition ferme à la possession d’armes nucléaires par la République islamique. Son ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a insisté : « Le régime le plus dangereux ne doit en aucun cas obtenir l’arme la plus dangereuse au monde ».

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source:https://www.ledevoir.com/monde/878269/pourparlers-nucleaire-serieux-iran-encourageants-etats-unis

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